Ils sont 90% à constater un impact négatif sur leur activité. Avec l’inflation, la hausse du coûts des énergies et des matières premières et le début de la crise en Ukraine, on constate une baisse d’activité chez 54% des répondants, qui indiquent constater chez les consommateurs, un frein aux achats plaisir.
Le constat est le pire pour les professionnels du BTP, particulièrement touchés : 88% des répondants de ce secteur, se retrouvent actuellement avec des bons de commandes signés sur la base d’un prix des matières premières très inférieurs aux prix actuels ce qui entraîne une baisse massive de leur marge et pour certains, de leur rémunération…
Pour compenser l’impact de ces hausses et maintenir leur activité et l’emploi de leurs salariés, les dirigeants ont réagi. Ils sont 83% à avoir dû augmenter leurs prix de vente (mais faiblement pour ne pas perdre de clientèle, elle aussi impactée) tout en baissant leurs marges (51% d’entre eux) et parfois même en baissant leur rémunération pour maintenir viable leur outil de travail (26%). Enfin, pour ceux n’ayant pas encore pris de mesures, 64% d’entre eux prévoient d’agir en conséquence et 87% comptent augmenter leur prix de vente dans les prochaines semaines si la situation reste tendue.
Si la remise de 15 centimes par litre sur les prix du carburant est un premier geste, le Syndicat des Indépendants appuie pour la construction d’un véritable bouclier, protecteur des entreprises et respectueux des consommateurs.
Pour Marc Sanchez, Secrétaire général du SDI : « Ce que nous enseigne cette étude est qu’il est devenu illusoire de compter sur la seule croissance pour absorber les charges nées pendant la crise sanitaire dans les délais requis. Des mesures pérennes et globales doivent être prises. Six millions d’entreprises, mobilisées et debout malgré le COVID, souffrent depuis deux ans et demandent de la part de l’État des dispositifs concrets pour que ni l’inflation, ni la crise ukrainienne ne signent l’arrêt de leur activité et entrainent la perte d’emploi de leurs salariés. Ces nouveaux dispositifs ne coûteraient pas un centime à l’État : -un allongement de droit de la durée de remboursement du PGE d’au moins deux années -le renouvellement du dispositif d’étalement du paiement des charges sociales personnelles du chef d’entreprise sur 12 à 36 mois. »
De plus, les défaillances d’entreprises sont systématiquement supérieures à 2021 depuis le début de l’année 2022, selon les statistiques hebdomadaires de la Banque de France. Une nette augmentation a été remarquée la dernière semaine.
Pour Marc Sanchez, Secrétaire général du SDI : « Nous alertons les pouvoirs publics depuis plusieurs mois sur la forte dégradation des conditions d’exercice de leur activité par les petites entreprises. A la cinquième vague de Covid a succédé la guerre en Ukraine qui a renforcé la restriction de consommation dans les commerces physiques selon notre dernière enquête. La reprise des défaillances d’entreprises n'est que la partie émergée de l’iceberg. Depuis le début de l’année, nous constatons une augmentation de 35% des cessations volontaires d’activité avec près de 76.000 chefs d’entreprise qui ont baissé les bras au constat qu’ils n’auraient aucun soutien de la part des pouvoirs publics comme l’a démontré le Plan de résilience.
Pour préserver l’avenir, nous demandons un allongement de droit de la durée de remboursement du PGE d’au moins deux années ainsi qu’un nouvel étalement des charges sociales et fiscales sur 12 à 36 mois. Ces mesures ne coûtent rien à l’État et lui éviterait même de devoir rehausser fortement ses projections de défaillances sur les PGE alors que 45% des entreprises n’ont pas encore entamé le remboursement de ce prêt. »
Principaux enseignements
Pour Marc Sanchez, Secrétaire général du SDI : «Enfin, au nom du pouvoir d’achat dont dépend la pérennité de leurs activités, nombre des participants à notre enquête indiquent que la baisse des charges sociales serait intégralement répercutée sur la rémunération nette de leurs salariés. Preuve que leur objectif est bien de vivre de leur travail et non de demander des subventions. Les candidats à l’élection présidentielle devraient s’inspirer de ces préconisations, eux qui semblent ignorer 98% des employeurs de France ».
Remboursement du PGE et plan de résilience
Ils sont aujourd’hui près de la moitié (45%) à avoir entamé des démarches ou envisager de le faire, pour obtenir un allongement de la durée de remboursement de leur PGE. Force est toutefois de constater que le dispositif actuellement en vigueur dans le prolongement des annonces de Bruno Le Maire du mois de janvier dernier est totalement inadapté et dénué d’intérêt : l’entreprise doit être au bord de la faillite, inscrite en rouge en Banque de France et doit ainsi renoncer à tout investissement à court et moyen terme. Quant au Plan de résilience, le constat est partagé : 41% des indépendants et TPE estiment que des mesures pour l’augmentation du pouvoir d’achat des ménages dynamiseraient leur activité contre 31% qui pensent le contraire.
L'impact de la hausse des matières premières sur le bâtiment
Uniquement pour les travailleurs du BTP
Avez-vous des chantiers en cours ou futurs dont les bons de commande ont été signés sur la base de prix des matières premières très inférieurs aux prix actuels de vos fournisseurs ?
Ces chantiers représentent quelle proportion de votre chiffre d’affaires prévu sur le 1er semestre 2022 ?
- Moins de 10% : 7%
- De 10% à moins de 20% : 16%
- De 20% à moins de 30% : 23%
- De 30% à moins de 40% : 18%
- De 40% à moins de 50% : 13%
- De 50% à moins de 60% : 9%
- De 60% à moins de 70% : 5%
- De 70% à moins de 80% : 2%
- De 80% et plus : 7%
Santé financière de l'entreprise
La situation géopolitique actuelle vous inquiète-t-elle quant à votre capacité à poursuivre votre activité ?
- Oui tout à fait : 31%
- Oui plutôt : 46%
- Non pas vraiment : 18%
- Non pas du tout : 4%
- Je ne me sens pas concerné(e) : 1%
Faites-vous face actuellement à des problèmes de trésorerie au sein de votre entreprise ?
Commentaires
« Non mais ça ne va pas tarder avec la chute de fréquentation des centres-villes. »
« Nous payons actuellement le retard des cotisations urssaf dû au COVID, et maintenant on se fait prendre le peu de trésorerie que nous avons avec les hausses de carburant. »
« J'ai du reprendre le PGE que j'avais mis de côté. »
Impact de la hausse des prix
La hausse des prix des énergies (électricité, gaz, essence) et/ou des matières premières a-t-elle un impact négatif sur votre activité ?
Commentaires
« On ne peut pas répercuter la baisse de marges sur nos clients qui souffrent déjà de la hausse des matières premières. »
« Il est de plus en plus difficile de valider des devis qui explosent. »
« La forte hausse des prix du textile et la hausse de tous les matériaux en général rendent nos ventes difficiles à cause de leur prix. Baisser nos marges comme nous l'avions fait durant la période Covid n'est pas envisageable. En plus de ça, notre recherche de nouveaux clients est impactée par l'augmentation du prix de l'essence qui nous empêche d'aller à la rencontre de nouveaux clients. »
Avez-vous d’ores et déjà pris des mesures pour amortir ou compenser les conséquences de ces hausses sur votre marge ?
Quelle(s) mesure(s) avez-vous prise pour compenser l’impact des conséquences de la hausse des prix des énergies et/ou des matières sur votre activité (plusieurs réponses possibles) ?
- Hausse des prix de vente : 83%
- Baisse de votre marge : 51%
- Renonciation à un recrutement : 21%
- Licenciement : 5%
- Baisse de votre rémunération : 26%
- Autre : 9%
Parmi les réponses « Autres »
« On n'exclut pas le licenciement, car un grand nombre de nos clients s'opposent à une hausse des prix. »
La dette PGE
Avez-vous contracté un PGE non encore remboursé auprès de votre établissement bancaire ?
Pour les personnes ayant contracté un PGE
Avez-vous entamé des démarches pour solliciter l’allongement de la durée de remboursement de votre PGE ?
- Oui : 17%
- Non : 55%
- Pas encore : 28%
Pour les personnes n'ayant pas sollicité un allongement de remboursement du PGE.
Pour quelle raison ?
- Absence de besoin : 33%
- Refus par principe : 21%
- Estime ne pas être éligible : 29%
- Autre : 17%
Parmi les réponses « Autres »
« Pour le moment la question ne se pose pas mais cela pourrait arriver. »
« Je comptais le rembourser intégralement cette année. »
« J'ai vraiment peur d'envoyer un mauvais signal aux banques et établissement de couverture de crédit qui risque de diminuer mes encours autorisés ce qui me bloquerait dans mon activité. »
État d'esprit
Quel est votre état d’esprit actuel ?
- Inquiet(e) : 57%
- En colère : 9%
- Désabusé(e) : 19%
- Optimiste : 3%
- Serein(e) : 3%
- Confiant(e) : 1%
- Déprimé(e) : 5%
- Autre : 3%
Le gouvernement proposera prochainement un «plan résilience» à destination des entreprises et des particuliers. De votre point de vue de chef d’entreprise, quelle(s) mesure(s) devrait comporter ce plan pour les TPE ?
« Prise en charge par le gouvernement des remboursements du PGE, des charges URSSAF 2021 que je paye avec un plan d'apurement en plus des cotisations 2022. Mon conjoint et moi-même sommes des TNS et pas du secteur S1 S1bis donc aucune aide depuis mai 2021 alors que le CA a baissé tout au long de 2021 à cause du Covid. »
« Il faut bloquer le prix des carburants et des matières premières. »
« Baisser les charges sociales quitte à les reverser au salarié pour augmenter leur pouvoir d'achat, et l'État gagne en contrepartie sur la collecte de TVA , aide sur les factures d'énergie. »
« Remettre en place le chômage partiel. »