La période de reprise “euphorique” des marchés ayant pris fin, les professionnels doivent aujourd’hui apprendre à fonctionner dans une économie en quasi décroissance. L’économie mondiale temporise, la construction traverse une crise importante, mais là encore le matériau bois tire son épingle du jeu et repart déjà à la croissance de façon plus importante que les autres matériaux.
Le bois, un matériau vertueux à l’utilité sociétale grandissante
La place du bois dans la société a considérablement évolué ces dernières décennies. Matériau vertueux par nature, son usage se déploie à la mesure de l’urgence de la transition environnementale. La crise majeure de l’énergie que nous traversons en témoigne, le bois énergie est une alternative qui ne cesse de se développer.
Son usage croît également dans le secteur de la construction. Particulièrement dynamique et porteur pour la filière bois, ce dernier traverse actuellement des turbulences. Intéressant économiquement, environnementalement et pour ses propriétés intrinsèques, le bois est présent dans nos infrastructures et habitations. Pour autant, la construction ne représente toujours qu’une faible part de marché pour la filière bois. La crise du bâtiment l’affecte donc moins que les autres matériaux comme le béton. Cette conjoncture pourrait ainsi constituer une opportunité d’augmenter la part de marché du bois dans la construction et générer paradoxalement de la croissance dans un secteur en décroissance.
“Nous croyons sincèrement que le bois est un matériau d’avenir, aujourd’hui plus que jamais. C’est une philosophie qui nous anime depuis plus de 20 ans et qui a présidé à la création du salon en 1992, à une époque où le bois était considéré comme “ringard”. L’idée était de mettre à disposition de la filière bois un outil pour permettre aux entreprises d’avoir un lieu pour présenter leurs produits et savoir-faire”, confie Jean PIVETEAU, qui a succédé à son frère Pierre PIVETEAU en qualité de Président du Carrefour International du Bois en octobre 2021.
Le bois répond aujourd’hui à de nombreuses problématiques dans les secteurs de la construction ou de l’énergie, il joue un rôle sociétal majeur dans la décarbonation de notre économie.
“Cette mutation de la place du bois dans la société se perçoit directement sur les stands des exposants : au tout début du Carrefour International du Bois, il y avait bien moins de produits transformés qu’aujourd’hui. Les entreprises de la filière innovent et conçoivent des produits de plus en plus élaborés, à forte valeur ajoutée et qui répondent aux besoins du marché, comme par exemple des plafonds acoustiques. Les architectes d’intérieurs et les designers font entrer davantage de vivant dans l’habitat intérieur, il y une véritable opportunité qui se développe dans ce secteur”, poursuit-il.
Un RDV unique, une place du commerce international du bois en devenir
Rapidement, le salon a rencontré un grand succès, au point de prendre une dimension internationale tant du point de vue des exposants que des visiteurs. Rendez-vous unique pour la profession, il est devenu une place de commerce international du bois en faisant venir les acheteurs de tous les secteurs : grande distribution, importateurs, etc.
La France ne représente qu’une petite partie des volumes à l’export, elle ne saurait concurrencer les Etats-Unis ou la Chine, mais elle dispose de savoir-faire et de nombreux produits particulièrement qualitatifs très recherchés à l’export.
Les Etats-Unis, pour éviter la récession, ont adapté l’offre à la demande et drastiquement diminué leur production (au même niveau qu’en 1945). Mais alors que la construction y redémarre, de belles opportunités pourraient naître à l’export.
Les différentes crises géopolitiques impactent et redessinent également les flux internationaux : les marchés de l’Inde et du Moyen-Orient ont ainsi pris plus d’importance dernièrement en raison des difficultés que traversent le marché européen.
“Actuellement, le bois circule assez bien dans les flux internationaux. Mais tous les marchés ne redémarrent pas au même moment, et c’est tout l’intérêt du Carrefour International du Bois. C’est une opportunité de diversifier ses clients afin de garder en permanence un flux d’activité suffisant”, explique Jean-François Guilbert, directeur général de French Timber, association professionnelle représentant les intérêts de la filière bois française.
En dépit des fluctuations sur les marchés, le Carrefour International du Bois conserve son ADN : un salon organisé par la filière, pour la filière, basé sur les besoins et les réalités des professionnels du secteur.