Le dispositif actuel, qui prévoit une aide de 6.000 euros pour toutes les entreprises, expire fin 2024 et le gouvernement a pris cette décision pour éviter un retour automatique à la situation d'avant la crise sanitaire.
"En l'absence de décision, l'aide n'aurait concerné que les contrats préparant à des diplômes de niveau bac et infra bac et pour les seules entreprises de moins de 250 salariés, soit moins d'un tiers des contrats", explique le ministère dans un communiqué.
L'aide aux entreprises de 250 salariés et plus continuera à être soumise à des conditions supplémentaires concernant la proportion d'alternants ou de contrats d'insertion professionnelle.
Le gouvernement précise que le choix a été fait "de préserver une aide pour chaque contrat, quel que soit le niveau de diplôme préparé".
Ainsi "nous permettons également aux entreprises de bénéficier des compétences indispensables à leur développement", selon la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet, citée par le communiqué.
Grâce notamment à ces aides qui réduisent le coût d'un apprenti pour l'employeur, le nombre de contrats d'apprentissage a beaucoup augmenté en France, jusqu'à dépasser un million fin 2023.
Mais leur coût pour les finances publiques a plus que doublé entre 2018 et 2021, dépassant les 20 milliards d'euros, selon France Compétences.
Aussi le projet de budget 2025, aujourd'hui caduc, prévoyait-il de faire 1,2 milliard d'économies sur ces aides.
Selon Catherine Vautrin, à la tête d'un large ministère qui coiffe aussi le Travail, le maintien des aides "témoigne de notre volonté de maintenir notre ambition et notre mobilisation en faveur de l'apprentissage".
La décision gouvernementale doit encore faire l'objet d'un décret qui sera publié "courant janvier après saisine de la Commission nationale de la négociation collective, de l'emploi et de la formation professionnelle (CNNCEFP)", indique encore le communiqué.
L'U2P déplore une décision précipitée
L'U2P, organisation patronale représentant les entreprises de proximité, a demandé mardi au gouvernement de renoncer à son projet de réduire en 2025 les aides pour l'embauche d'un apprenti, déplorant une mesure précipitée.
Dans un communiqué, "l'U2P s'étonne que cette mesure soit prise dans la précipitation, sans attendre le discours de politique générale du Premier ministre", le 14 janvier, "et regrette que les partenaires sociaux n'aient pas été davantage associés".
Le ministère du Travail a indiqué lundi que les aides pour l'embauche d'un apprenti seraient maintenues pour toutes les entreprises en 2025, mais que leur montant serait abaissé à 5.000 euros pour les PME et 2.000 euros pour les entreprises plus grandes.
Le gouvernement a pris cette décision pour éviter un retour automatique à la situation d'avant la crise sanitaire.
Le dispositif actuel, qui prévoit une aide de 6.000 euros pour toutes les entreprises, expire fin 2024.
Selon le ministère du Travail, "en l'absence de décision, l'aide n'aurait concerné que les contrats préparant à des diplômes de niveau bac et infra bac et pour les seules entreprises de moins de 250 salariés, soit moins d'un tiers des contrats".
"Avant de réduire les dépenses consacrées à la formation des jeunes, le nouveau gouvernement doit s'engager clairement et durablement en faveur de l'apprentissage qui a fait ses preuves au cours des dernières années, notamment en matière de création d'emploi", a insisté l'U2P.
Cette organisation patronale a également estimé que "l'accompagnement financier des entreprises doit aller prioritairement à celles qui en ont le plus besoin (...) à savoir les entreprises de moins de 50 salariés".
"En attendant que les bons arbitrages soient pris, l'U2P invite le gouvernement à abandonner ce projet de décret". Cette organisation représente les petites et moyennes entreprises du commerce, de l'artisanat ou de professions libérales.
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