Budget de la sécu, retraites : pas encore "de geste fort" du gouvernement, selon les écologistes

Le gouvernement a "envie de négocier" mais ne fait aujourd'hui "pas de geste fort" sur le budget de la Sécu ou les retraites, même s'il montre une légère "ouverture", ont indiqué mercredi 8 janvier les députés écologistes, après un rendez-vous avec deux ministres.

Après le groupe socialiste mardi, les députés du groupe "écologiste et social" Sébastien Peytavie, Hendrik Davi, Sandrine Rousseau et Cyrielle Chatelain ont été reçus pendant deux heures mercredi par les ministres Catherine Vautrin (Santé, Travail, Solidarités et Familles) et Amélie de Montchalin (Comptes publics) dans le cadre des consultations pour élaborer le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS).

Le gouvernement repart de la version votée au Sénat, avant la censure de l'ex-gouvernement de Michel Barnier. Les marges de manoeuvres sont donc limitées puisque ni l'exécutif ni les parlementaires ne peuvent ajouter d'articles sur des sujets non traités dans cette version du texte.

Ainsi, "il n'y aura pas de débat sur la réforme des retraites dans le cadre du PLFSS", a indiqué Sandrine Rousseau à l'AFP. Le gouvernement a toutefois laissé entrevoir "une légère ouverture": "ils réfléchissent" à l'idée de "décaler de six mois", de juin à décembre, l'entrée en vigueur de la réforme pour le "pallier" de retraités nés en 1963 qui ne pourront liquider leur retraite qu'à 62 ans et 9 mois, pour laisser le temps aux discussions promises par Matignon, a-t-elle dit.

Mais "on n'est pas du tout ni dans la suspension ni l'abrogation (...) il n'y a pas de geste fort", a-t-elle déploré.

Hendrik Davi a lui rappelé que l'abrogation était l'une des "conditions sine qua non d'une non-censure" du gouvernement de François Bayrou, tout comme "l'augmentation des moyens" de la Sécu et "notamment de l'hôpital", ce qui n'est possible qu'en instaurant de nouvelles recettes, a-t-il estimé.

"Ils ont envie de négocier": l'exécutif se dit aujourd'hui "prêt à augmenter l'Ondam (objectif national de dépenses de l'Assurance maladie), mais plutôt en augmentant les déficits, parce qu'ils ne veulent pas toucher aux recettes", a-t-il poursuivi.

"Ils disent aussi qu'il ne faut pas augmenter la dette" donc "l'équation paraît insoluble", a-t-il ajouté, espérant que les discussions menées dans le cadre du budget de l'Etat permettront "d'autres avancées". A ce stade, la décision de censurer ou non le gouvernement "n'est pas prise".

Selon ces élus, l'exécutif prévoit un examen du PLFSS à l'Assemblée dès le 29 janvier, avec l'idée de "reporter les grands sujets à d'autres lois".