Réflexion sur l'emploi, mais pas de nouvelle réforme assurance-chômage à ce stade, selon le gouvernement

Le gouvernement réfléchit aux "moyens d'augmenter le taux d'emploi", mais une nouvelle réforme de l'assurance-chômage n'est "pas à l'ordre du jour", ont indiqué mardi 8 avril des sources ministérielles, en réponse à des craintes d'un nouveau tour de vis pour les demandeurs d'emploi.

Le sujet de l'assurance-chômage a été évoqué lors d'une réunion la semaine dernière à l'Élysée, en présence de six ministres, visant à identifier des pistes pour réduire les déficits publics, comme évoqué par le quotidien L'Opinion.

Ce sujet a été abordé seulement comme une "source possible d'économies, parmi d'autres mesures", a assuré à l'AFP le cabinet de la ministre chargée du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet.

Une nouvelle réforme "n'est pas du tout à l'ordre du jour", selon cette source, alors que la convention actuelle encadrant les droits des demandeurs d'emploi, signée fin 2024 par les partenaires sociaux, vient d'entrer en vigueur et doit s'appliquer jusqu'en 2028.

"La priorité reste la mise en œuvre des accords de l'automne", souligne-t-on ainsi à Matignon, en insistant sur la nécessité que "les partenaires sociaux puissent discuter sereinement des retraites, sans perturbations", dans le cadre du "conclave" en cours jusqu'à à la fin mai au moins.

Matignon confirme toutefois que "le gouvernement réfléchit à des moyens d'augmenter le taux d'emploi, soit la proportion de Français qui travaillent, pour renforcer notre souveraineté économique". "Il y a plein de moyens différents d'y parvenir et pas seulement" une réforme de l'assurance chômage, selon la même source.

"C'est une discussion normale, mais rien n'est arbitré", ajoutent les services du Premier ministre.

Le député socialiste Arthur Delaporte s'est fait le relais des inquiétudes soulevées par l'hypothèse d'une éventuelle nouvelle réforme en interpellant le gouvernement à l'Assemblée nationale sur un possible "affaiblissement des droits des demandeurs d'emploi".

"Notre priorité, c'est la transposition" dans la loi d'éléments du dernier accord interprofessionnel et "nous devons travailler ensemble, je l'espère, pour renforcer notre économie et pallier ces points de fragilité face aux chocs extérieurs", lui a répondu Astrid Panosyan-Bouvet, en rappelant son "attachement absolument crucial au dialogue social".