
Le pavillons France sera inauguré en présence de deux de ses parrains, l'actrice Sophie Marceau et le judoka Teddy Riner.
L'"Expo-2025" qui aura lieu du 13 avril au 13 octobre sur l'île artificielle de Yumeshima, s'inscrit dans la lignée de l'édition de 1970 organisée dans cette même ville d'Osaka (ouest) et dont l'impact fut majeur pour le Japon.
Trois ans après l'Exposition à Dubaï, Osaka s'est choisie pour thème "la société du futur", mettant l'accent sur l'intelligence artificielle et le spatial.
Avec parmi les attractions-phares une météorite martienne, un minuscule coeur battant cultivé à base de cellules-souches, 32 sculptures d'Hello Kitty déguisées en algues...
Organisées régulièrement à travers le monde depuis 1851 (celle de 1889 laisse pour héritage la Tour Eiffel à Paris), les Expositions universelles offrent l'occasion aux pays participants de rivaliser via l'architecture de leurs pavillons et la présentation de leurs cultures, techniques et savoir-faire.
Pour cette édition, les pavillons sont entourés de la plus grande structure architecturale en bois du monde, un imposant "Grand Anneau" symbole d'unité.
"On a voulu, nous, un pavillon ancré dans le champ des valeurs et de l'émotion", déclare à l'AFP Jacques Maire, commissaire général du Pavillon France et président de la Compagnie française des expositions (Cofrex).
Imaginé par un consortium franco-italien mené par le Français Thomas Coldefy, le bâtiment est enveloppé d'immenses drapés blancs.
Fil rouge
La France s'est inspirée de la légende japonaise du "akai ito", fil rouge évoquant l'union de deux êtres liés par un cordon invisible et indestructible. "Il faut créer des liens et expliquer qu'on a des valeurs communes avec le Japon", explique M. Maire.
D'autant plus face aux tensions géopolitiques grandissantes en Asie-Pacifique, Paris affichant son soutien à Tokyo en faveur d'un ordre international fondé sur la coopération et le dialogue.
L'exposition permanente du pavillon, sur 1.560 m2, a vu sa scénographie confiée à l'artiste plasticienne Justine Emard, mêlant culture japonaise et patrimoine français.
Avec notamment, outre des sculptures de Rodin, une tapisserie géante d'Aubusson inspirée du film "Princesse Mononoke" du studio d'animation Ghibli... sous la surveillance d'une gargouille-chimère rescapée de l'incendie de Notre-Dame.
Au fil des parcours, sont présents des géants hexagonaux du luxe, les vins alsaciens... "Si l'on veut donner confiance à la jeunesse, c'est en replaçant la technologie dans sa vraie dimension d'une réponse aux besoins fondamentaux de l'homme et la nature", argumente M. Maire.
Billeterie décevante
Pendant six mois, la France ambitionne d'accueillir trois millions de visiteurs dans son pavillon.
Mais les difficultés à écouler les billets de l'Expo-2025 ont illustré la complexité du système d'achats en ligne et le désintérêt des Japonais pour l'évènement.
Une semaine avant l'ouverture, la vente totale de billets avait atteint les 8.701.432 billets... pour un objectif de 28 millions de visiteurs sur six mois.
"L'Expo est trop tournée vers les Japonais (...) il y a une réelle difficulté à prendre compte les publics étrangers", regrette Jacques Maire, tout en tablant sur un succès du pavillon français --où il attend de longues queues, le lieu n'accueillant que 2.500 à 3.000 visiteurs par heure.
Le Pavillon France, qui a coûté 58 millions d'euros (dont 42,5 millions financés par l'État), a subi, comme d'autres pays participants, une flambée des coûts : renchérissement des matières premières, pénurie de main-d'oeuvre dans le BTP au Japon...
Soit, selon M. Maire, une augmentation du coût au m2 de 30% à 40% par rapport à la période précédant le chantier.
La structure, à vocation provisoire comme tous les autres pavillons d'Osaka-2025, se veut "durable", avec des structures en acier destinées à être recyclées ou réutilisées, une "double peau extérieure" optimisant sa performance thermique durant le rude été nippon, et un toit végétalisé.
Alors que le Japon a connu en 2024 l'été le plus chaud de son histoire, une structure ombragée abritera les files d'attentes et un espace-jardin de 330 m2 a été aménagé autour d'un massif olivier réputé millénaire.
Le Pavillon France proposera des expositions temporaires, de l'artisanat aux innovations technologiques, en passant par l'exploration des océans.
Exposition universelle 2025 à Osaka : cinq choses à savoir
Impressionnant anneau de bois, étrange mascotte bleue et rouge, et près de 160 pays participants sur une île artificielle : l'Exposition universelle 2025 débute dimanche dans la ville japonaise d'Osaka et se prolongera six mois.
Trois ans après Dubaï, Osaka-2025 a choisi pour sujet "Concevoir la société du futur, imaginer notre vie de demain". La métropole japonaise avait déjà accueilli l'Exposition universelle en 1970.
"Grand anneau"
Le "Grand Anneau", gigantesque structure en bois, sera le symbole visuel de l'Expo-2025. Il a été voulu par son créateur, le Japonais Sou Fujimoto, comme un hommage à l'histoire architecturale de son pays et un symbole d'unité.
Cet impressionnant anneau d'environ 2 km de circonférence et 20 m de hauteur, reconnu comme la plus grande structure en bois au monde par le Guinness des records en mars, encerclera des dizaines de pavillons nationaux.
Les massives poutres soutiennent un toit végétalisé et légèrement incliné, qui servira de promenade mais aussi de protection contre le soleil ou la pluie.
L'Expo est une "merveilleuse occasion de montrer que le Japon a une longue histoire" de construction en bois, a déclaré M. Fujimoto en décembre à l'AFP.
L'utilisation du bois évoque le "beau cycle" des arbres absorbant le dioxyde de carbone et constitue un choix "durable", avait-il insisté.
Mais certains s'interrogent sur le caractère véritablement renouvelable de cette oeuvre, qui a coûté l'équivalent de 211 millions d'euros (34,4 milliards de yens).
Le quotidien japonais Yomiuri Shimbun a ainsi affirmé que seulement 12,5% de la structure temporaire serait réutilisée après l'Expo, contre 25% initialement prévus.
"Mystérieuse" mascotte
Baptisée "Myaku-Myaku", la mascotte de l'Expo-2025 est une intrigante créature souriante bleue et rouge ornée de cinq yeux globuleux, avec une queue arrondie portant un sixième oeil.
L'onomatopée "Myaku-Myaku", évoque les battements du cœur : le personnage représente "une créature mystérieuse née de la fusion de cellules et d'eau", qui "aime se prélasser au soleil", "change parfois d'apparence" et "oublie sa forme d'origine" selon les organisateurs.
Le rouge de ce qui s'apparente à la tête de la mascotte symbolise "les cellules", tandis que le bleu du corps et de la bouche évoque "l'eau pure, fluide et changeante".
Malgré des réactions perplexes lors de son dévoilement, la mascotte est devenue populaire parmi les utilisateurs de médias sociaux au Japon, et a même inspiré des créations artistiques de fans.
Ventes en demi-teinte
Une semaine avant l'ouverture de l'Expo-2025, la vente totale de billets a atteint les 8.701.432 de billets... pour un objectif de 28 millions de visiteurs sur les six mois.
Les sondages ont longtemps mis en avant le désintérêt des Japonais pour ce rendez-vous et une méfiance liée à son coûteux budget.
Les difficultés à écouler les billets, en raison notamment d'une plateforme en ligne complexe, ont poussé le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba à annoncer en février la possibilité d'acheter des tickets sur place et le jour même.
Les organisateurs espèrent profiter du nombre record de touristes étrangers qui visitent l'archipel, attirés par le yen faible.
L'Expo "Osaka-1970" avait longtemps détenu le record de fréquentation pour une exposition universelle avec 64,2 millions d'entrées. Un record seulement dépassé en 2010 par l'édition de Shanghai.
Ukraine au rendez-vous
L'Ukraine participera à l'Expo japonaise pour promouvoir un "message de paix", malgré sa situation critique face à l'invasion russe.
"La participation de l'Ukraine, bien qu'elle soit confrontée à une situation extrêmement difficile, est significative car elle est porteuse de paix", avait déclaré le gouverneur d'Osaka en novembre.
Dix-huit objets seront présentés à l'Expo, dont des casques utilisés pour réparer les installations électriques endommagées par l'offensive russe, ainsi que des bateaux de secours, selon la télévision publique japonaise NHK.
Les visiteurs pourront aussi visionner des vidéos de cours dispensés à des enfants dans des abris, selon le ministère ukrainien de l'Économie.
La Russie avait quant à elle annoncé en 2023, l'année suivant son invasion de l'Ukraine, qu'elle ne participerait pas à l'événement.
"Hymne à l'amour"
L'innovation et le savoir-faire français seront promus au sein d'un pavillon placé sous le signe de l'"hymne à l'amour".
Tout drapé de blanc, le bâtiment France entend proposer aux visiteurs un "univers immersif, sensoriel et émotionnel", selon la Compagnie française des expositions (Cofrex).
A l'intérieur, on trouvera des sculptures prêtées par le Musée Rodin, ou une tapisserie d'Aubusson géante inspirée d'une scène de "Princesse Mononoke", le film du studio d'animation Ghibli.
L'exposition permanente, d'une superficie de 1.560 m³ (dont 330 m³ de jardin), met en valeur entreprises françaises et gastronomie.
Le pavillon, qui comprend également 200 m³ d'expositions temporaires, un bistrot et un espace d'événements, sera inauguré dimanche en présence de deux de ses parrains l'actrice Sophie Marceau et le judoka Teddy Riner.
Les deux autres parrains Antoine Dupont et Léa Seydoux s'y rendront ultérieurement.