
Disponible jeudi sur PC, PlayStation 5 et Xbox Series, il plonge le joueur au sein d'un mystérieux manoir, l'invitant à l'explorer pièce par pièce pour découvrir ses secrets. Avec une originalité: à chaque ouverture de porte, il doit choisir à quoi ressemblera la pièce suivante et les contraintes que cela pose dans son exploration (cul-de-sac, détours, objets à collecter, etc.)
Après un certain nombre de pas, l'agencement de la bâtisse se réinitialise et l'exploration reprend depuis l'entrée.
"Ce jeu m'a pris quasiment huit ans de ma vie", confie à l'AFP son auteur américain, Tonda Ros, âgé de 40 ans.
Cet ancien réalisateur de courts-métrages décrit "Blue Prince" comme une "aventure architecturale à la première personne".
Démarré en solo, le développement a mobilisé une petite équipe de quatre-cinq personnes pour établir les règles de ce titre à mi-chemin entre "les jeux vidéo d'aventure type puzzle et les jeux de société axés sur la stratégie", selon son créateur.
C'est le premier projet vidéoludique du petit studio californien Dogubomb, que Tonda Ros a cofondé il y a une dizaine d'années avec le réalisateur Axel Haavikko et qui oeuvrait jusque-là pour des clients comme Netflix ou Universal, selon son site internet.
Eloges
Initialement lancé comme un simple test d'un moteur 3D, "Blue Prince" s'est lentement transformé en un jeu vidéo à part entière, dans lequel Tonda Ros a incorporé des séquences "lentes et atmosphériques", "très représentatives de (s)on style de cinéma".
Manette en main, difficile de ne pas penser à certains succès critiques de la scène indépendante de ces dernières années comme "The Witness" (2016) ou "Return of the Obra Dinn" (2018).
Mais Tonda Ros assure avoir tenté de conserver un oeil frais: "j'évite de jouer à des jeux qui semblent faire des choses similaires" pour "ne pas créer quelque chose qui pourrait paraître familier", explique-t-il.
Après la sortie d'une première démo l'an dernier, cette proposition originale lui a valu de nombreuses louanges, notamment de la part de l'ancien patron des studios de développement de Sony PlayStation, Shuhei Yoshida, qui y voit l'un des jeux de l'année.
"Je suis ravi de ces éloges", répond le créateur, "et j'espère que le succès de ce type de jeux encouragera d'autres développeurs à explorer de nouvelles frontières".
Les premières critiques de la presse sont en tout cas très positives. Le site d'agrégation d'avis Metacritic affichait ainsi une moyenne de 94/100 lundi après-midi, soit jusqu'à présent la plus élevée pour une production lancée en 2025.
Face à la crise de croissance que travers le secteur depuis plusieurs années, le créateur de "Blue Prince" regrette toutefois que l'industrie soit devenue "frileuse": "il y a trop de stagnation et de conventions à suivre".
Selon lui, les blockbusters offrent aux joueurs "plus ou moins toujours la même chose, avec des thèmes légèrement différents et des graphismes tout juste améliorés année après année" et "attendent la prochaine tendance à laquelle ils pourront s'accrocher pendant 10 ans".
"C'est là que les jeux indépendants brillent, que naissent les nouvelles idées et que se créent les nouveaux genres", insiste-t-il.