Ce classement, publié pour la première fois, fait suite au célèbre classement Arcadis Sustainable Cities Index ; il examine le développement durable dans les villes du monde sous l'angle de la mobilité.
Ce classement montre les atouts des villes françaises en matière de mobilité. L'enjeu stratégique pour Paris autant que Lyon est de poursuivre les investissements en mobilité urbaine, de s'adapter aux fortes mutations technologiques à venir et de poursuivre une politique environnementale ambitieuse afin de maintenir leurs rangs dans un contexte international très mouvant et extrêmement compétitif.
Paris 3ème du monde en mobilité durable mais avec des enjeux forts
L'excellent classement de Paris ne vient pas d'une performance exceptionnelle dans une ou plusieurs catégories, mais d'une notation solide dans chacun des domaines pris en considération : l'humain, l'environnement et l'économie. Cette position est le résultat de décennies d'investissement dans la mobilité avec une prise en compte de ses dimensions sociales et environnementales.
Le réseau de transport moderne à Paris date du milieu du dix-neuvième siècle, avec le réseau structuré d'omnibus et les voitures de place. Puis avec le temps sont arrivés le tram, la voiture motorisée et le vélo. Tout au long de ces presque deux siècles les pouvoirs publics ont réalisé des investissements et mis en place des politiques de transports apportant aux parisiens une offre de mobilité accessible et globalement efficace et durable, du moins en comparaison avec les autres grandes villes mondiales. C'est cette continuité dans une politique de transport sur tous les axes de la mobilité que consacre le classement d'Arcadis.
Aujourd'hui les investissements et les inflexions de la politique continuent. D'une part, les différentes parties prenantes entreprennent des investissements pour étendre le réseau existant de transports en commun, comme l'extension à l'ouest de la ligne E du RER, les prolongements des lignes 11 et 12 du métro et les prolongements des lignes de tram 1 et 3. Des investissements importants sur le réseau viaire ont eu lieu et se poursuivent en parallèle, par exemple sur l'A3, l'A12 et les points difficiles du réseau secondaire francilien. L'Etat poursuit, malgré plusieurs alternances politiques, le très ambitieux programme du Grand Paris Express qui va étendre le réseau de transports en commun dense du centre de Paris et impulser le développement de nouveaux hubs de la petite couronne. Enfin, une véritable vision pour les mobilités douces émerge, avec notamment une politique en faveur du vélo.
Cependant, la mobilité est en train de vivre une révolution technologique, avec les applications mobiles qui ont permis l'emprise toujours croissante de la mobilité en tant que service (MaaS) sous des formes diversifiées ainsi qu'avec l'arrivée massive imminente de véhicules électriques et autonomes actuellement en développement chez les constructeurs.
D'autre part, le contexte concurrentiel est également mouvant. La classement Arcadis souligne la bonne performance de villes comme Zürich, Séoul, Stockholm et Singapour qui ont adopté des politiques de mobilité extrêmement volontaristes et innovantes. D'autres grandes villes, notamment en Chine, réalisent des investissements très importants et ont souvent une avance technologique mais sont lourdement pénalisés par l'aspect environnemental qui commence à être pris en compte sérieusement.
Pour Stéphane Kirkland, City Executive Paris chez Arcadis : « Paris bénéficie de réseaux historiques de mobilité très bien implantés, très denses et gérés de manière sociale avec de fortes subventions et une politique soutenue d'investissements, notamment pour les transports en commun. Les choix nationaux énergétiques ont mené à un bilan carbone correct, malgré une situation médiocre pour ce qui concerne les autres émissions. La pratique du vélo se développe et le mode le plus écologique – la marche – reste de loin la plus pratiquée pour les déplacements à Paris. Mais l'avance de Paris est fragile du fait de l'environnement changeant. Pour conserver sa position, Paris doit poursuivre les investissements, mais surtout adopter une véritable stratégie intégrée au niveau de l'aire métropolitaine qui prenne en compte la diversité des formes de mobilité, l'intermodalité croissante et les mutations technologiques qui vont totalement modifier le paysage de la mobilité à l'horizon de 10 à 15 ans… »
Lyon, 15e du classement est une ville très prometteuse en termes de durabilité
Dans ce classement où se côtoient les plus grandes métropoles internationales, Lyon se hisse à la 15ème place. La politique poussée par Lyon Métropole en matière de développement de la mobilité en fait une ville où il est agréable de vivre.
« Lyon ne bénéficie pas de la taille et de l'historique d'investissements d'une ville comme Paris. Mais elle fait partie des villes, comme Séoul et Vancouver, qui ont des politiques de mobilité intelligentes et qui monteront progressivement dans les classements futurs tant qu'elles mettent la priorité sur des investissements bien pensés par rapport à l'évolution future de la technologie et des pratiques, privilégiant l'environnement, l'inclusivité et la qualité du cadre de vie. », déclare Stéphane Kirkland.
« De manière générale, les villes et leurs décideurs sont confrontés à d'énormes pressions lorsqu'il s'agit de relever les défis de la mobilité. À mesure que l'urbanisation rapide, l'infrastructure vieillissante, la croissance démographique et les changements climatiques pose un challenge pour les villes. Celles qui choisissent des démarches audacieuses pour diversifier et adapter leurs systèmes de mobilité urbaine auront un avantage dans la concurrence entre les grandes villes du monde. Nous constatons que l'investissement dans une mobilité améliorée et durable offre aux villes une productivité accrue, une plus grande attractivité et une meilleure qualité de vie », conclut John Batten. Global Cities Director chez Arcadis.
L'intégralité du rapport Arcadis Sustainable Cities Mobility Index est disponible ici : http://arcad.is/hH43Lv