Les inégalités est-ouest persistent au sein du Grand Paris

Créée en 2016, la MGP est une intercommunalité qui regroupe Paris, les communes des Hauts-de-Seine, de Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne ainsi que sept communes de l'Essonne et du Val-d'Oise.

La CRC rappelle qu'elle concentre le "premier parc de bureaux, le premier pôle d'emplois et le premier pôle de recherche et développement d'Europe", et elle est aussi "la première destination touristique mondiale".

Territoire le plus riche de France, avec 25% du PIB pour 11% de la population, il est aussi "inégalitaire" avec en son sein le département le plus pauvre de métropole, la Seine-Saint-Denis.

Selon l'Atelier parisien d'urbanisme, les inégalités de revenus "y sont les plus fortes de toutes les métropoles françaises".

Et selon la CRC, le "déséquilibre est-ouest" grandit: "entre 2001 et 2016, la tendance est à l'accentuation des écarts".

Dans son analyse, elle rappelle que la MGP a été constituée "afin de réduire les inégalités entre les territoires qui la composent", en particulier en termes d'attractivité économique.

Malgré les 600 projets d'aménagement en cours et 400 autres à venir d'ici à 2030, notamment autour des Jeux olympiques et du Grand Paris Express, la MGP "n'exerce que faiblement sa compétence en aménagement", soulignent les auteurs.

La politique d'aménagement, transférée sur le papier à l'intercommunalité, "est restée de fait aux mains des communes" en l'attente de l'adoption définitive des documents de planification" de la MGP, intervenue en juillet 2023.

Résultat, "peu d'opérations sont réfléchies, décidées et réalisées en prenant en compte une stratégie globale, propice à un rééquilibrage du territoire", résument les auteurs.

Le président de la MGP Patrick Ollier répond que "la Métropole est récente, elle existe depuis 2016 et la représentation nationale ne lui a pas confié les mêmes compétences que la plupart des autres métropoles françaises, notamment en matière d'aménagement", compétence partagée avec les communes ou les intercommunalités propres à la MGP.

L'adoption du schéma de cohérence territoriale contribuera "à donner davantage de cohérence aux politiques d'urbanisme à mener", veut croire l'ancien ministre.