Meyer Burger perd son plus gros client et risque une faillite

Le fabricant de panneaux solaires Meyer Burger a perdu son plus gros client, l'américain Desri, ce qui risque de mettre en péril ses efforts de restructuration au point de risquer une faillite, a-t-il annoncé il y a quelques jours.

En Bourse, son action, déjà en chute libre depuis plusieurs mois, s'effondre, perdant 61,69% à 14H27 GMT, à 44,9 centimes, après la reprise de sa cotation. Le négoce du titre avait été suspendu dans le courant de la matinée.

Alors que des investisseurs s'inquiétaient déjà pour la survie du groupe, Meyer Burger a annoncé dans un communiqué que son client américain lui a adressé une lettre l'informant qu'il résiliait son principal contrat avec lui avec effet immédiat.

"Meyer Burger est en train d'analyser la lettre et la situation", précise-t-il dans le communiqué. Mais "quelle que soit la validité de cette résiliation, ceci est susceptible d'affecter défavorablement les efforts de restructurations", prévient le groupe suisse.

Ces efforts de restructurations se trouvent à un stade "avancé", souligne-t-il. Mais "dans l'hypothèse où une restructuration financière échouerait, l'entreprise pourrait ne plus être en position de maintenir son activité", reconnait-elle.

Confronté à une rude concurrence en Europe de la part des fabricants de panneaux solaires chinois depuis que le marché américain leur est fermé, Meyer Burger avait décidé de se recentrer sur le marché américain.

Fin août, il avait toutefois annoncé qu'il renonçait à construire une nouvelle usine dans l'Etat du Colorado aux Etats-Unis, estimant qu'elle n'était "pas viable financièrement". En septembre, il avait lancé une restructuration prévoyant la suppression de 200 postes, soit 19% de ses effectifs.

Lors de la publication de son rapport semestriel début novembre, il avait expliqué être en négociations avancées concernant la restructuration d'obligations convertibles et dit miser sur la mise en service d'une seconde ligne de production dans son autre usine en Arizona pour relancer sa croissance.

Mais "la survie de Meyer Burger continue de ne tenir qu'à un fil", avait déjà prévenu Bernd Laux, analyste à la banque cantonale de Zurich, dans un commentaire de marché au lendemain de la publication de ces chiffres semestriels.