Les points clés de l'étude :
- 86% des élus considèrent qu'il y a une crise du logement en France, cette conviction est encore plus forte parmi les élus de communes de plus de 10.000 habitants (90%), parmi ceux de l'Île-de-France (90%) et parmi les élus de gauche (91%) ;
- 61% des élus considèrent que le logement fait partie des enjeux majeurs de leur commune/intercommunalité derrière la santé, l'éducation et l'attractivité économique ;
- Un élu sur deux dresse un constat de carence concernant les logements sociaux : 47% considèrent qu'il n'y a pas assez de logements dans leur ville et 52% déplorent une insuffisance de logements sociaux ;
- Enfin, 73% des élus considèrent qu'une simplification des démarches permettrait d'augmenter la construction de logements sociaux, et 71% d'entre eux considèrent qu'assouplir le dispositif d'enveloppe des prêts pour faciliter les agréments aurait également un effet bénéfique sur la construction de logements sociaux.
Les élus déplorent un manque de construction de logements
Les élus considèrent que la construction est une réponse efficace à la crise du logement et constitue un outil majeur de cohésion sociale. En effet, 59 % des élus sont convaincus que « la construction de logements sociaux permettrait de résoudre la crise du logement ».
D'ici la fin de leurs mandats en 2026, 89% des élus interrogés ont l'intention d'autoriser la construction de logements sur leur commune, et 79% prévoient d'y autoriser la construction de logements sociaux. Dans le détail, les élus des communes de moins de 5.000 habitants ambitionnent de construire en moyenne 145 logements (dont 72 logements sociaux), quand les édiles des communes de plus de 30.000 habitants envisagent de construire en moyenne 2.173 logements (dont 662 logements sociaux).
La construction de logement au service de l'attractivité économique et vecteur de cohésion sociale
Pour les élus interrogés, la construction de logements contribue à l'attractivité du territoire et à la cohésion sociale : 97% considèrent que le logement est « un élément important de l'attractivité » et 96% considèrent que c'est « un facteur essentiel d'intégration et de cohésion sociale. ». Les élus considèrent que le logement pèse lourdement sur le pouvoir d'achat des administrés (88%) et l'argument de la création d'emploi induite par le secteur est également largement partagé.
Visiblement confiants dans la prise de conscience écologique et dans le développement des bonnes pratiques en matière de construction, la quasi-totalité des élus (96%) estime « qu'en faisant différemment, on peut construire des logements neufs tout en respectant l'environnement ».
Les moyens d'augmenter la construction de logements
C'est le manque de foncier disponible (cité par 36% des élus) et le manque de moyens pour financer les infrastructures publiques (13%) qui sont cités comme premiers freins à la construction.
Pour augmenter la construction de logements sociaux, les élus préconisent :
- La simplification des démarches (73%) ;
- L'assouplissement du dispositif d'enveloppes de prêts pour faciliter les agréments (71%), surtout en Ile-de-France (83%) ;
- La réduction des délais d'obtention des agréments (68%) ;
- Des dispositifs d'incitation financière pour les communes qui bâtissent (65%) ;
- La dématérialisation des procédures d'instruction des permis de construire (36%).
Hervé Legros, PDG d’ALILA, déclare : « Je remercie les élus qui ont accepté de partager avec nous leurs constats sur la construction de logements en France. Leurs observations correspondent en tout point à celles que nous pouvons dresser dans les communes et les intercommunalités avec lesquelles nous travaillons. Alors que le logement devrait être un bien de première nécessité accessible au plus grand nombre, il pèse lourdement sur le pouvoir d'achat des Français. Les élus comme ALILA, les bailleurs sociaux comme les associations, tous partagent le même constat : le déficit de logements, y compris de logements sociaux, est criant.
Nos élus font des propositions pour résoudre la crise du logement que nous partageons. Mettons-les en place, faisons de la construction un des leviers de la reprise économique, et construisons les logements essentiels à la cohésion sociale dont de nombreuses communes ont grand besoin. »
Bernard Sananès, Président d’ELABE, ajoute : « Longtemps présentés, dans le débat public, comme hostiles au logement social, les maires interrogés témoignent ici d’intentions claires : ils construiront des logements sociaux au cours de leur mandat. En bonne place parmi les enjeux prioritaires pour leur commune, le logement pèse en effet lourdement sur le pouvoir d’achat de leurs administrés. Réponse efficace à la crise du logement, la construction constitue à leurs yeux un levier d’attractivité économique, d’emploi et de cohésion sociale. Si la décision de construire se heurte, selon eux, au manque de foncier et de moyens disponibles, surtout en zone dense, des solutions existent : faire sauter le verrou de la complexité administrative et inciter financièrement les communes bâtisseuses. Enfin, opposer logement et environnement apparaît comme une bataille d’arrière-garde pour des élus convaincus qu’on peut construire des logements neufs tout en respectant l’environnement ».