Ingénieur Général des Ponts, des Eaux et des Forêts, Philippe Rozier poursuivra la mission d’intérêt général et l’engagement de l’AQC pour la prévention des désordres et l’amélioration de la qualité, en lien avec les enjeux environnementaux, sociaux et économiques qui impactent tout le secteur du BTP, notamment :
- La consolidation et l’élargissement du périmètre des observatoires de l’AQC
- L’établissement de modèles de prédiction des désordres dans les bâtiments avec l’aide de l’intelligence artificielle
- La sécurisation des innovations techniques
- Les enjeux de la rénovation énergétique
- L’accompagnement des professionnels sur la résilience des bâtiments face aux changements climatiques.
Une connaissance approfondie de l’acte de construire, de toutes ses étapes comme de ses parties prenantes
Philippe Rozier a commencé sa vie professionnelle par l’exercice de la maîtrise d’œuvre, avec le suivi de l’exécution de travaux à l’Ambassade de France à Alger puis la conception de bâtiments pour l’aviation civile et militaire.
« Cette connaissance initiale de ‘’praticien’’ a constitué un atout dans la suite de ma carrière de maître d’ouvrage, notamment dans ma relation avec les maîtres d’œuvre, les entrepreneurs et les organismes de contrôle. Elle m’a aussi permis très tôt de comprendre que chaque construction de bâtiment est la réalisation à l’air libre d’un prototype soumis aux aléas du climat, du site et du programme, et dépendant de la qualification et coopération des compagnons, artisans, ingénieurs, architectes, fournisseurs, industriels…»
Dans la conduite ensuite de grands projets, au sein de l’APIJ comme de l’EPA Jussieu (devenu EPAURIF), Philippe Rozier a eu l’occasion de se confronter « à des problématiques toujours complexes de rénovations patrimoniales d’ERP qui nécessitent souvent une maîtrise en profondeur des sujets techniques ». De même que son rôle de directeur de la construction à PARIS HABITAT lui a permis de mesurer « tout le poids des problématiques d’exploitation et l’importance qu’il convient de leur donner. »
Convaincu par les démarches partenariales permettant d’améliorer et de fiabiliser la qualité de construction des bâtiments, notamment au travers de toutes les démarches d’innovations, il a piloté les programmes des REX HQE au PUCA et contribué à la naissance de l’Association HQE au début de sa carrière. Et il rejoint l’AQC après avoir supervisé pendant 6 ans la réalisation du programme des 70 ouvrages olympiques à SOLIDEO, qui a démontré la capacité de toute la filière française de la construction à atteindre de très haut niveaux d’ambition et d’innovation.
L’AQC, une continuité singulière et évidente
« Depuis trente ans, de la programmation en passant par la conception et l’exécution jusqu’à la mise en service et l’exploitation, j’ai pu parachever ma bonne connaissance de tout le processus de construction et de tous les risques associés à chaque étape.
Nous devons répondre à des exigences toujours croissantes pour la réalisation de bâtiments. D’abord des exigences fonctionnelles et réglementaires en termes de qualité de construction que sont la solidité, l’usage, le confort et la santé. Mais il faut aussi intégrer de nouvelles exigences sociétales et environnementales dont la normalisation n’est pas toujours explicitée et source même parfois d’injonctions contradictoires : durabilité et soutenabilité, réversibilité, sobriété énergétique, décarbonation et sobriété budgétaire, résilience au changement climatique, valorisation patrimoniale, gestion de la biodiversité, accessibilité universelle…
Mon expérience à SOLIDEO m’a convaincu qu’aujourd’hui, à l’idée qu’une malfaçon, un désordre ou un sinistre puisse systématiquement relever d’une ‘’faute’’, il fallait substituer une approche à mon sens plus ‘’positive’’ d’identification et de gestion des risques, permettant la mise en place de démarches transverses d’évaluation des projets et la mise en œuvre de plans d’action préventifs ou correctifs à toutes les étapes.
Au lieu de chercher un ‘’coupable’’, la gestion de projet et des risques prend en compte la dimension multifactorielle de la construction d’un bâtiment et parie sur la responsabilisation de chaque partie prenante dans son champ de compétence pour réduire les risques et donc les défauts d’usages et de qualité in fine. En cela, elle est en synergie avec la méthode de travail des assureurs de la construction, et en cohérence avec la démarche de travail et d’accompagnement de l’AQC de l’ensemble des acteurs. »