L’impact de la pandémie se fait sentir à presque tous les niveaux, de l’immobilier à la masse salariale en passant par l’exploitation technique et fonctionnelle, les moyens et équipements et les services aux collaborateurs. Concernant la première année de la pandémie, les mesures sanitaires se traduisent ainsi de façon significative sur le coût d’un poste de travail par salarié, ce dernier s’établissant en moyenne à 10 246 euros par salarié, chutant de 23% par rapport à 2019 (13 391 euros).
Pour Latifa HAKKOU, présidente de l’ARSEG : « Forte de ces enseignements édifiants, pour garantir la performance future des entreprises, la filière de l’Environnement de Travail devra faire des choix, réinventer des métiers et forger des nouveaux modèles agiles, innovants et durables. Rien de cela ne sera possible sans la pleine compréhension de cette crise, de ses ruptures et des opportunités qui se dessinent pour une filière qui a toujours su s’adapter avec succès aux transformations de l’entreprise, de l’économie et de la société française. »
Les services aux collaborateurs en baisse
Pendant des mois, les bâtiments ont été vidés de leurs occupants, et le télétravail est devenu une activité professionnelle massifiée dans la plupart des entreprises tertiaires de l’Hexagone. Dans cette filière dont le modèle s’axe principalement sur la présence au bureau, les confinements et les périodes d’activité partielle ont eu pour conséquence la chute des coûts variables de l’Environnement de Travail. On pense notamment aux services aux collaborateurs, qui ont connu une baisse de l’ordre de 32 % par poste de travail en raison de la réduction du volume de prestations destinées aux occupants (ex. la restauration d’entreprise). Dans le domaine de l’exploitation, la réduction de 16 % par poste de travail s’attribue principalement à la baisse du niveau de certaines prestations (ex. la sécurité-sûreté) et à la réduction des consommations énergétiques pendant les périodes d’occupation faibles.
L’immobilier stable (pour l’instant)
Sans surprise, les coûts les plus stables en 2020 étaient décorrélés de l’activité des sites au 1er rang desquels les charges liées aux bâtiments (loyers, assurances et taxes), qui ont connu une baisse légère de l’ordre de 2,9 % par poste de travail. Si l’immobilier est le premier poste de coûts du budget, il est marqué par une baisse presque constante du taux d’occupation depuis 2016, avec en parallèle un taux de salariés en télétravail qui a augmenté avec le temps.
Dans l’avenir proche, ces tendances pourraient s’accélérer : d’après un sondage réalisé en 2021 par le cabinet de conseil Génie des Lieux, plus de 68 % des salariés consultés souhaitaient que leurs entreprises évoluent en fonction des enseignements tirés du confinement et de la crise sanitaire. Parmi les attentes évoquées, 42 % souhaitaient une meilleure prise en compte de l’hybridation des modes et des espaces de travail. Pour une filière qui a dédié en 2020 presque 70 % de son budget aux coûts immobiliers, l’hybridation du travail est une nouvelle piste à travailler pour optimiser les surfaces tout en proposant des modes de travail plus adaptés aux besoins et envies des collaborateurs.
D’autres coûts stables sont ceux liés à l’entretien et à la maintenance des établissements qui ont pour leur part baissé de 3,4 % et 1,3 % par poste de travail.