Durant cette année 2024, les acquéreurs vont-ils enfin pouvoir relancer leurs projets immobiliers grâce à des taux qui sembleraient amorcer une stabilisation ?
Les vendeurs accepteront-ils d’ajuster leurs prix de vente pour s’adapter au marché ?
Décryptage avec l’Observatoire GH de janvier 2024.
L'espoir renaît du côté du crédit immobilier
Après des mois de hausses rapides et ininterrompues des taux de crédit immobilier, paralysant l’activité du marché, il semble que les perspectives soient plus favorables aux emprunteurs depuis la toute fin d’année 2023. Entre la stabilisation, voire la baisse des taux pour certains profils, et le retour des grandes banques de réseau (qui avaient stoppé leur production en 2023), les futurs acquéreurs devraient – pour certains d’entre eux en tous cas – pouvoir de nouveau être accompagnés dans le financement de leurs projets.
Pour Stéphane Fritz, président de Guy Hoquet l’Immobilier : « Depuis la fin de l’année 2023, certaines banques semblent avoir repris le dialogue avec les acquéreurs. C’est un signal positif à considérer pour le marché immobilier, d’autant que la très forte contraction du marché de la transaction avait eu des répercussions importantes sur le marché de la location. »
Un signal positif du côté du financement, mais à considérer avec prudence
Pour Stéphane Fritz, président de Guy Hoquet l'Immobilier : « Mais, si les vannes du crédit immobilier s’entrouvrent à nouveau, je reste prudent sur l’impact attendu. En effet, avec le phénomène d’inflation et l’envolée récente des taux, l’apport moyen demandé par les banques s’élève à 70.000€ en moyenne nationale : une somme colossale pour un grand nombre de nos concitoyens. »
Un léger recul des prix par rapport à décembre, mais ils restent en hausse en 1 an
Les maisons représentent environ 60% de l’offre disponible et tirent le marché vers le haut avec une offre qui dépasse à nouveau la barre des 100.000 biens en janvier 2024, en hausse de +3.5% en 1 an, et des prix/m2 à +1.6% sur la même période à 2.816 € en moyenne.

C’est du côté des appartements que les indicateurs sont à la baisse en 1 an, tant du côté de l’offre (-1.6%) que du côté des prix/m2, qui passent sous la barre des 4.800 €, à -1.7%. Cette légère baisse du prix/m2 ne doit cependant pas masquer leur valeur moyenne élevée, qui peut rendre ce type de bien moins attractif pour certains acquéreurs.
Sur l’ensemble du territoire, le nombre de mises sur le marché de biens anciens est en hausse sur le 1er mois de l’année 2024, aussi bien rapport à janvier 2023 qu’au mois précédent.
Du côté des prix/m2 moyens, s’ils affichent une hausse de +2% en 1 an, ils marquent légèrement le pas par rapport à décembre 2023 à -1.5%.
Ces tendances seront évidemment à suivre dans les prochains mois : en effet, la «normalisation» des prix attendue par les acquéreurs, afin de se projeter de nouveau sur un achat immobilier pour une résidence principale ou un investissement locatif, sera-t-elle au rendez-vous ?
Les maisons individuelles restent le moteur du marché immobilier
Les maisons représentent environ 60% de l’offre disponible et tirent le marché vers le haut avec une offre qui dépasse à nouveau la barre des 100.000 biens en janvier 2024, en hausse de +3.5% en 1 an, et des prix/m2 à +1.6% sur la même période à 2.816 € en moyenne.
C’est du côté des appartements que les indicateurs sont à la baisse en 1 an, tant du côté de l’offre (-1.6%) que du côté des prix/m2, qui passent sous la barre des 4.800 €, à -1.7%. Cette légère baisse du prix/m2 ne doit cependant pas masquer leur valeur moyenne élevée, qui peut rendre ce type de bien moins attractif pour certains acquéreurs.
Le sud-est tire toujours vers le haut les prix d'un marché à plusieurs vitesses
Les tendances nationales sont à nuancer à l’aune des différentes régions, qui présentent de nombreuses disparités.
Deux régions du quart sud-est du pays continuent de tirer les prix de l’immobilier ancien vers le haut : l’Auvergne-Rhône-Alpes (+4.9%) et toujours la Provence-Alpes-Côte d’Azur (+6.8%).
Au contraire, la valeur au m2 des biens mis en vente observe un recul par rapport à janvier 2023 en Centre-Val de Loire (-5.7%), en Corse (-3.6%) et en Ile de France (-2.8%). Enfin, les prix ont tendance à se stabiliser dans 7 régions (entre -1.8% et +1.7%).
Le volume de biens mis en vente est en hausse en 1 an dans 8 des 13 régions, comme par exemple en Nouvelle-Aquitaine, Bretagne ou encore en Corse, qui connaissent même des croissances d’offre à deux chiffres ! Ce volume se stabilise dans les Hauts-de-France et le Centre-Val de Loire, mais recule sensiblement en Normandie (-10.4%), en Ile de France (-8.8%) ou encore en Auvergne-Rhône-Alpes (-6.5%).
Évolution de l'offre et du prix/m2 moyen par région
Évolution du prix/m2 moyen dans les 20 plus grandes villes de France
Les prix continuent de diminuer dans les grandes villes : à Paris (-0,6%), Lyon (-3,4%), Toulouse (-6%) ou encore Bordeaux (-6,3%).
Parallèlement, les villes moyennes poursuivent leur tendance haussière, comme à Reims (+4,3%), Aix-en-Provence (+3,1%) ou Angers (+2,5%).
Méthodologie de l'Observatoire GH
Périmètre étudié́ : annonces de biens dans l'ancien (appartements et maisons) publiées entre le 25/12/2022 et le 24/01/2024.
Source : données Yanport retraitées (suppression des biens pour lesquels ne sont pas mentionnés de prix et/ou de surface et des annonces concernant des programmes neufs, des viagers, des ventes aux enchères ou présentant des erreurs de saisie ...)
Portails immobiliers étudiés : SeLoger, Leboncoin, PAP, Bien'ici, MeilleursAgents, AVendre ALouer, Logic-immo, Belles Demeures, Propriétés Le Figaro, Lux- Résidence, Paru Vendu, Figaro Immo, Immonot, Surface privée, Ouestfrance- immo.
Calculs et analyses : réalisés par la société́ GUY HOQUET L'IMMOBILIER Nouvelle méthodologie de retraitement à compter de janvier 2023 et sur l’ensemble de l’historique des données.
Image d'illustration de l'article via Depositphotos.com.