"Je ne pense pas qu'on puisse s'occuper, par exemple, de problèmes de propreté au quotidien dans les quartiers depuis un niveau central qui est l'Hôtel de Ville de Paris. Donc c'est une compétence que je veux déconcentrer, c'est-à-dire que les maires d'arrondissement aient les moyens d'organiser dans leurs arrondissements les tournées de propreté", a affirmé Mme Hidalgo, réélue en 2020 et candidate potentielle de la gauche à l'élection présidentielle de 2022.
Cette décentralisation, les 17 maires d'arrondissement "vont l'avoir très rapidement", a assuré l'élue socialiste. "Avant l'été, nous allons engager cette décentralisation, pas que sur la propreté."
"La décentralisation est une façon d'aller vers plus d'efficacité: plus on est dans la proximité pour gérer des questions de proximité, mieux, je crois, on s'en sort", a encore déclaré la maire de Paris, qui a maintenu son engagement de campagne de doubler au cours de son second mandat de 500 millions à 1 milliard d'euros le budget dédié à l'entretien et à la rénovation des rues de la capitale.
"Donner la propreté aux arrondissements sans donner les moyens qui sont consacrés, ça n'a aucun sens", a réagi la maire LR du 7e arrondissement Rachida Dati lors d'une conférence de presse préparatoire au prochain Conseil de Paris.
"Mettre un milliard d'euros sur la propreté sans réorganisation, sans vision, sans modernisation, c'est encore de l'argent jeté par les fenêtres", a-t-elle poursuivi.
Depuis fin mars, l'exécutif parisien fait face à ce qu'il qualifie de "campagne de dénigrement" sur les thèmes de la propreté, mais aussi de l'entretien et des choix du mobilier urbain, sous le mot-dièse #saccageParis qui circule sur Twitter.
Sur RTL, Anne Hidalgo a accusé Pierre Liscia, candidat divers droite aux dernières municipales dans le XVIIIe arrondissement, d'être "derrière beaucoup" des comptes Twitter à l'origine de cette "campagne très orchestrée".
"Sur les 5 jours où cette campagne a pris forme, il y a eu 5.200 tweets à auteur unique. Mille tweets par jour, ce n'est rien", affirmait mercredi à l'AFP le chercheur Carlos Moreno, proche de Mme Hidalgo.
Pour cet urbaniste, conseiller spécial pour une "ville intelligente" à la mairie de Paris, il y a derrière #saccageParis "une vraie problématique autour des déchets, de la propreté, de l'esthétisme et des nouvelles urbanités qui vient se croiser avec un phénomène, l'astroturfing, qui lui est une manipulation politique, militante".