Après un premier semestre jugé satisfaisant et malgré des conditions du crédit immobilier toujours favorables, de nombreuses incertitudes demeurent pour le secteur du BTP.
En 2019, la production de logements neufs pourrait chuter de 30.000 unités pour s'établir à 400.000, résultant d'une baisse des permis de construire.
Dans ce contexte, à fin août 2019, sur 12 mois glissants, les défaillances* dans le secteur du BTP reculent de 1,6%, avec près de 14.000 ouvertures de jugement.
Ce secteur reste cependant le premier en termes de sinistralité au plan national avec 27% des procédures ouvertes sur un an en France métropolitaine, menaçant 38.500 postes salariés.
Ces défaillances touchent majoritairement les plus petites structures (92% sont des TPE). L'Ile-de-France compte pour près d'un quart des procédures du secteur.
Le plus lourd tribut est payé par le segment de la Construction représentant 80 % des défaillances du BTP. Ces professionnels évoluent souvent en sous-traitance, dans les travaux de maçonnerie générale et de gros œuvre (19%) ou dans le second œuvre comme la peinture et la vitrerie (8%), l'installation électrique (6,5%), la menuiserie bois & PVC (6%).
Les Constructeurs de maisons individuelles souffrent particulièrement dans un contexte de net recul des permis de construire. Ils représentent 6% des défaillances du secteur et enregistrent ainsi une progression des procédures de 7% sur un an.
Pour les entreprises de travaux publics, la période est restée favorable car soutenue par les investissements communaux à l'approche des élections municipales de 2020, ainsi que par le dynamisme apporté par les chantiers du Grand Paris ou du plan Très haut débit.
De son côté, le marché des matériaux de construction reste dynamique et les tendances annuelles sont bonnes. Ce secteur demeure peu impacté par les défaillances sur les 12 derniers mois et sa sinistralité recule de près de 5%.
Enfin, à court terme, la réduction de l'accès au prêt à taux zéro à partir du 1er janvier 2020, ainsi que la réforme du crédit d'impôt transition énergétique, inquiètent d'ores et déjà constructeurs et sous-traitants du second œuvre.
* Ouvertures de redressement judiciaire et liquidation judiciaire directe