Tout juste quarante ans après la Présidence de Simone Veil au Parlement Européen en 1979, Nathalie Junod Ponsard crée en hommage à cette grande personnalité de la vie politique française, européenne engagée et figure du combat pour le droit des femmes, un collier de perles brillantes de 36 mètres de circonférences tout autour du rond-point qui porte son nom.
L'œuvre aux 433 « disques de lumière », incrustés de perles de verre rétro-réfléchissantes cerne le cercle central de ses « réflecteurs » de couleurs tour à tour bleu, jaune, blanc, rouge et vert. Des disques de couleur bleue, aux jaunes d'or similaires aux étoiles de l'unité des peuples européens, l'agencement des couleurs n'est pas sans rappeler celui du drapeau de l'Europe, dont la pureté du rêve de paix scintille en des disques de perles blanches, et illumine à ses côtés, des touches de rouge et de vert, tel le fruit mur dans un arbre que l'on cueille, et cette nature que nous nous devons de protéger.
En écho à ce quartier prisé des impressionnistes au 19ème siècle pour l'atmosphère lumineuse de sa gare aux volutes de fumées teintées de multiples couleurs et aux lueurs chromatiques irisant jusqu'à l'architecture de son pont, Nathalie Junod Ponsard livre sur ce site, une ode nouvelle à la lumière en termes de couleurs et de scintillements.
Tout comme les impressionnistes à la recherche d'une plus grande luminosité dans leurs couleurs, qui peignaient par juxtaposition de touches en un subtil mélange optique, Nathalie Junod Ponsard peint avec des perles de verres dont l'ensemble des touches de couleurs ou contraste de longueurs d'ondes produisent des tonalités vibrantes, variant selon l'intensité lumineuse. Peindre avec des billes de verre colorées, c'est comme peindre avec des touches juxtaposées de couleur mais c'est aussi peindre avec la lumière et l'utiliser comme médium.
Sans aucune consommation d'énergie extérieure, en un seul dialogue intime avec l'espace urbain, les perles de verres et leurs couleurs captent la luminosité environnante, nous renvoient leurs brillances, parfois exacerbées, vibrent selon la lumière naturelle du jour ; augmentent ou diminuent d'intensité selon la position et le déplacement des passants, de la circulation ambiante et se jouent dès la tombée de la nuit de la lumière urbaine et des flux de phares qui l'encercle. Nourrit de ces interactions multiples, l'œuvre dote la place de l'Europe-Simone Veil, de l'énergie lumineuse de tout un quartier.
Avec Précieuse brillance, c'est un épicentre au rayonnement de l'Europe qui se vit, un quartier historique et culturel qui renait, un espace urbain qui est mis en valeur, une artiste qui s'exprime, des passants qui repartent avec des étoiles plein les yeux et un imaginaire culturel qui se crée, celui d'une Europe culturelle unie.