Engie reste l'actionnaire principal (31%) aux côtés du groupe portugais EDPR --dont la part (29,5%) équivaut désormais à celle de Sumitomo-- et de la Banque des Territoires (Caisse des dépôts).
Cette alliance "permet au consortium de se doter d'une expertise complémentaire reconnue sur le développement, la construction et l'exploitation de projets éoliens en mer" et "d'asseoir encore davantage la réalisation d'une filière française des énergies marines", selon un communiqué commun des trois groupes.
Le groupe japonais est déjà impliqué dans des projets de production d'énergie éolienne en mer en Europe, notamment au Royaume-Uni et en Belgique, pour une capacité de 1,5 gigawatts (GW).
Le gouvernement français a donné début novembre son feu vert à l'exploitation contestée de ces deux parcs éoliens en mer. En revanche, les autorisations de construction de n'ont pas encore toutes été accordées.
Le projet de Noirmoutier avait reçu fin octobre les premières autorisations par la préfecture de Vendée pour son parc de 62 éoliennes, en développement depuis quatre ans et qui se heurte à des opposants craignant pour la biodiversité.
Pendant 18 mois, les demandes d'autorisations administratives déposées en mai 2017 ont été instruites, ce qui a notamment conduit à une enquête publique entre avril et mai 2018. Au total, 76% des personnes qui se sont exprimées ont dit être opposées au projet.
Le projet devrait produire en moyenne 1.900 gigawattheures (GWh) d'électricité par an. Cela correspond à la consommation annuelle de 790.000 personnes, soit plus que le nombre d'habitants de la Vendée (674.000).
Le projet de Dieppe Le Tréport doit lui aussi rassembler 62 éoliennes et suscite de vives critiques des pêcheurs locaux, soutenus par les municipalités PCF de Dieppe et du Tréport.
Une enquête publique a également été ouverte mi-octobre et devait s'achever fin novembre. Les résultats devraient être publiés début 2019.
Le parc produirait en moyenne 2.000 GWh par an, ce qui représente la consommation électrique annuelle d'environ 850.000 personnes, soit environ les deux tiers de la population de Seine-Maritime.
Retard de l'éolien en mer
Six parcs éoliens en mer sont en projet en France, mais aucun ne produit pour l'instant de l'électricité.
Le premier parc développé par EDF devrait être mis en service au large de Saint-Nazaire durant le quinquennat, a annoncé le gouvernement dans le cadre de la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE).
Trois des six projets au large des côtes françaises sont développés par EDF (à Saint-Nazaire, Fécamp et Courseulles-sur-Mer) et deux par Engie. Les deux groupes français se sont associés à des groupes étrangers pour les développer.
EDF avait changé de partenaire en 2016, préférant le canadien Enbridge au danois Dong Energy (aujourd'hui Ørsted).
Le dernier projet est développé par l'espagnol Iberdrola tandis qu'un appel d'offres est toujours en cours pour développer un parc au large de Dunkerque. Le gouvernement attribuera le projet mi-2019.
Pas moins de dix groupements français et étrangers avaient été présélectionnés en mai 2017, dont les deux géants français EDF et Engie, l'espagnol Iberdrola, le norvégien Statoil ou encore le suédois Vattenfall.
Il s'agit du troisième appel d'offres lancé par l'Etat français pour développer les éoliennes marines "posées" (par opposition aux turbines flottantes) en France.
Au cours de la présentation de la PPE, Emmanuel Macron a annoncé que le gouvernement lancera quatre nouveaux appels d'offres dans le secteur de l'éolien offshore.
L'exécutif vise ainsi jusqu'à 5,2 GW de capacités dans l'éolien en mer, un objectif critiqué par certains professionnels pour son manque d'ambition.