Les tours Burj Khalifa à Dubaï (828 mètres) ou Montparnasse à Paris (210 mètres), le pont suspendu du détroit d'Akashi et ses 1.991 mètres de portée centrale... L'exposition "XXHL, giga tours et méga ponts" présente, jusqu'au 7 mars 2021, un panorama des plus grands édifices monumentaux contemporains (en hauteur comme en largeur), du point de vue de l'ingénieur et non de l'architecte.
"Ces réalisations monumentales détiennent toutes des records, mais ce n'est pas une exposition sur les records: l'idée est de présenter le génie technique à l'oeuvre, dans notre ligne éditoriale +les mains dans le cambouis+", explique à l'AFP Evanthia Ioannidou, cheffe de projet de cette exposition.
Après un coup d'oeil sur une grande fresque démarrant à la pyramide de Gizeh (édifiée il y a 4.500 ans), le public, à partir de la fin du collège, peut déambuler à travers deux grandes salles pour se glisser dans la peau d'un ingénieur au moment de la conception d'un monument, via une muséographie fluide et 80% numérique (écrans géants "immersifs", vidéo projection interactive, réalité augmentée...).
Il peut se familiariser avec le "BIM" ("Building information modeling"), cette maquette numérique évolutive en 3D, un incontournable des concepteurs. "Depuis les années 1990, l'outil numérique a transformé la façon de concevoir: on ne peut plus construire ces édifices sans la puissance du calcul numérique, qui permet par exemple d'évaluer la résistance aux vents, ou d'anticiper ce qui est le plus écologiquement vertueux", souligne Evanthia Ioannidou.
L'exposition parle aussi de rénovation, avec un focus captivant sur le projet de renaissance de la tour Montparnasse, et sur des constructions "durables" comme la tour en bois Hypérion à Bordeaux.
Car l'heure n'est plus seulement à la seule grandeur: le critère de "l'empreinte environnementale gagne en importance dans la course à la plus haute performance", écrit l'ingénieur Jean-Marc Jeager, dans le journal de l'exposition.