La visite du Premier ministre a débuté devant la tour B de la cité Kalliste (15e arrondissement), une cité particulièrement délabrée de 750 logements. La tour B est en train d'être vidée et désamiantée avant sa démolition, prévue dans le cadre du plan national de lutte contre l'habitat indigne.
"On avance. Bien sûr que c'est parfois lent, qu'il y a une grande impatience mais vous le voyez, la pelleteuse est en place et la déconstruction va commencer en juin", a déclaré M. Philippe. Les travaux de démolition sont prévus sur trois mois mais il a fallu cinq ans au bailleur social Marseille Habitat pour racheter tous les logements de la cité. Dans le bâtiment H de la cité, une soixantaine de migrants qui squattaient les logements, ont encore été évacués en février.
"Aujourd'hui, on voit l'impact de décisions prises il y a 50 ou 60 ans (...), il faut corriger ces choix", a commenté le Premier ministre.
La convention de 117 millions d'euros a été signée entre la métropole présidée par Martine Vassal (LR) et l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru). Cette aide s'ajoute à l'aide de 240 millions d'euros de l'Etat annoncée fin janvier via l'ANAH (Agence nationale de l'habitat) pour des "travaux de réhabilitation d'urgence" de l'habitat à Marseille.
Le Premier ministre a également visité un centre de santé du 15e arrondissement installé dans la villa Valcormes, une magnifique bastide de 1870, où travaillent des équipes de médecins de toutes spécialités, des infirmiers, des assistantes sociales, des traducteurs, pour lutter contre l'inégalité d'accès aux soins dont souffrent les habitants.
Ce "château en santé", au coeur de la cité Kalliste, a ouvert ses portes en janvier 2018. "C'est une initiative remarquable. Nous avons tous été très impressionnés par leur engagement", a commenté ensuite Edouard Philippe.
"Je me rends compte que j'entends les mêmes choses que j'entends au Havre", a-t-il dit. "Ici, il y a du très sombre mais aussi du très lumineux".
Il devait ensuite visiter le commissariat du 15e puis le site de "Coco Velten", un projet expérimental qui loge des SDF aux côtés de start-up, à deux pas de la gare Saint-Charles. Une visite décrite par le Premier ministre comme "une longue séquence pour réfléchir à Marseille, aux Bouches-du-Rhône et à ceux qui y vivent".