Le Premier ministre a indiqué qu'il réunirait "à la mi-mars" un séminaire gouvernemental "dédié à la question du travail" pour notamment "préparer les grandes décisions" à prendre en la matière.
Depuis trois mois, l'exécutif manifeste sa volonté de durcir encore les droits à l'assurance chômage, après deux réformes controversées en ce sens en 2019 et 2023.
"Ce chemin vers le plein emploi, (...) nous ne l'avons pas encore terminé", a affirmé Gabriel Attal au siège de l'entreprise Numalliance, à Saint-Michel-sur-Meurthe, en souhaitant à nouveau que le travail "paie mieux et toujours plus que l'inactivité".
"Cela nécessitera des décisions difficiles et nous sommes prêts à les prendre", a ajouté le chef du gouvernement.
Accompagné par les ministres Catherine Vautrin (Travail) et Roland Lescure (Industrie), il s'était rendu auparavant à l'agence France Travail (ex-Pôle emploi) d'Epinal où il a échangé avec des personnes sans emploi ou bénéficiaires du Revenu de solidarité active (RSA) désormais conditionné à des heures d'activité ou de formation.
"Nous ne lâcherons rien tant que tous ceux qui peuvent revenir vers l'emploi, perdureront dans le chômage", a assuré Gabriel Attal, en défendant la réforme du RSA, qui doit permettre "d'être mieux guidé vers l'emploi" grâce à 15 à 20 heures de formation, de stage, d'insertion, en contrepartie de son allocation.
Au total, dans les 18 départements qui ont fait l'expérience de cette réforme, 21.300 bénéficiaires du RSA ont intégré ces "parcours d'accompagnement". Le nombre de départements concernés passera à 47, avant sa généralisation en 2025, a-t-il confirmé.
La réforme est un "progrès colossal" selon le chef du gouvernement: dans les 5 mois suivant leur entrée dans un parcours professionnel, "une personne accompagnée sur deux a trouvé un emploi" alors qu'avant la réforme, "après sept ans au RSA, une personne sur 10 seulement a retrouvé un emploi durable".
Le Premier ministre a souhaité "accélérer" les contrôles de France Travail sur les demandeurs d'emplois, notamment dans les métiers en tension, qui vont tripler d'ici 2027, en passant de 500.000 par an à 1,5 million.
Gabriel Attal a salué par ailleurs un nouveau bilan de la lutte contre la "fraude sociale" qu'il avait renforcée quand il était ministre du Budget: en 2023, "les redressements pour le travail au noir ont atteint près de 1,2 milliard d'euros", contre 800 millions en 2022.
Désireux de garder un oeil sur l'éducation, son ancien portefeuille, Gabriel Attal a déposé, avant de repartir à Paris, une gerbe sur la tombe de son lointain prédécesseur Jules Ferry au cimetière de la Côte Calot à Saint-Dié-des-Vosges.