Face à une crise du logement dans "tous les segments", les maires interpellent la ministre du secteur à leur Congrès

"La filière logement est claudicante", constate Thierry Repentin, maire de Chambéry et co-président du groupe de travail Logement-Habitat-Hébergement de l'Association des maires de France (AMF). Cela bloque les "parcours résidentiels", sujet d'une table ronde du Congrès des maires de France.

"Sujet majeur" pour les maires, le logement connaît aujourd'hui une grave crise, autant dans le parc de résidences sociales, qui est sous-dimensionné pour répondre aux millions de demandes de logements sociaux, que dans le marché locatif privé ou pour permettre aux ménages d'accéder à la propriété.

Des maires implantés dans divers territoires - urbain, rural, ultra-marin - ont exposé leurs problèmes à la ministre du Logement et de la Rénovation urbaine, Valérie Létard, elle aussi convaincue que "le premier sujet qui explose à la figure des élus, c'est le logement".

Parmi les demandes des édiles : des "outils pour organiser les parcours résidentiels" sur leur territoires, "plus de souplesse et d'agilité", du soutien pour créer des logements, des moyens pour "récupérer les logements vacants", moins de "frein" à la construction.

Face à une crise du logement qu'elle juge "massive", Valérie Létard a appelé les élus à travailler "main dans la main" pour "co-construire" des solutions avec les parlementaires.

Elle a rappelé les "mesures concrètes pour dégripper" le secteur et aider à la création de logements, qui sont en cours de discussion avec les parlementaires : généralisation du prêt à taux zéro, réduction d'un prélèvement de l'Etat sur les revenus des bailleurs sociaux et projet de loi sur la transformation des bureaux vacants en logement, ainsi qu'un amendement pour inciter les donations familiales en vue de l'achat d'une résidence principale.

Des "petites choses qui dégrippent des maillons, mais ça ne suffira pas à être au niveau de l'ambition de 450.000 nouveaux logements par an", estime Thierry Repentin.

D'autres "chantiers" de plus long terme sont sur la table de la ministre : le "statut du bailleur privé", la "simplification des procédures en matière d'urbanisme et d'habitat", le soutien aux bailleurs sociaux, ou encore la prise en compte du vieillissement.

Concernant les bailleurs privés, Valérie Létard réfléchit à des mesures pour "faire en sorte que l'investissement dans la pierre ne soit pas confiscatoire", et sur "comment redonner de la respiration aux investisseurs privés sans tomber dans la démesure".

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