Cette enquête a été confiée "il y a quelques jours" au déontologue de la Solideo à la suite de l'envoi de questions par le journal en ligne Mediapart au sujet de propos sexistes, racistes et homophobes tenus au sein de l'établissement public, selon La Solideo.
"Nous avons été saisis de questions de la part de Mediapart qui nous a rapporté des accusations extrêmement graves et choquantes, suffisamment graves pour déclencher une enquête en interne et suspendre trois salariés afin de pouvoir établir la véracité des choses", a-t-elle expliqué.
Selon les témoignages recueillis par Mediapart qui a publié dimanche un article sur le sujet, sur les trois salariés visés par ces accusations, deux sont des cadres de la société placés à des postes-clés.
"Il y a déjà eu des dysfonctionnements dans le passé qui ont été traités avec sérieux et à la hauteur de ce qui avait été établi, pas forcément sur les mêmes salariés. Mais là, il s'agit de nouvelles accusations, extrêmement graves", a précisé la Solideo.
L'audit pourrait déboucher sur des sanctions concernant les salariés visés par ces accusations, a-t-elle ajouté.
La Solideo, établissement public industriel et commercial (Epic) qui emploie une centaine de salariés, est présidée par la maire PS de Paris Anne Hidalgo.
Chargée de construire les ouvrages pérennes pour les JO de Paris, la Solideo supervise 62 ouvrages allant du village des athlètes à des rénovations de gymnases, en passant par des ponts et passerelles.
"Les comportements déviants peuvent arriver dans n'importe quelle organisation", a réagi, contacté par l'AFP, le cabinet d'Anne Hidalgo qui affirme ne pas avoir eu connaissance de "l'étendue des accusations" avant l'enquête de Mediapart.
Selon ce dernier, le cabinet a pourtant récupéré en novembre 2020 le rapport d'une ancienne directrice de la communication de Solideo alertant sur les "propos misogynes, racistes et homophobes échangés au quotidien".
Si "cette ex-collaboratrice licenciée" a bien "fait état d'une série de choses" auprès du cabinet, celui-ci a "clos le chapitre" car la personne en question n'a pas "voulu saisir officiellement la maire, préférant s'en tenir à une solution transactionnelle avec son employeur".
"Si ce que dit Mediapart est avéré, c'est particulièrement choquant", ajoute l'équipe de l'élue socialiste, qui "fait confiance" au directeur général de Solideo Nicolas Ferrand "pour prendre les décisions qui s'imposent à l'issue de l'enquête contradictoire".
"Aucune décision n'a été prise pour lutter contre les responsables de tels propos jusqu'à ce que Mediapart s'en saisisse et enquête", a dénoncé la conseillère de Paris (La France Insoumise) Danielle Simonnet.
"A la Mairie de Paris, de tels faits se multiplient et revêtent un caractère systémique", soutient l'opposante à la maire, qui reproche à l'exécutif parisien de "couvrir les agissements et propos sexistes, racistes, LGBTphobes, au nom de l'entre-soi".