Sur le marché de l'immobilier ancien, les volumes de transactions record constatés au deuxième trimestre 2017 ont fait s'envoler les prix en Ile-de-France et en particulier à Paris, ont annoncé les notaires jeudi en publiant leurs derniers chiffres.
Pour la France entière, un "nouveau record historique" a été établi avec 921.000 transactions à la fin juin, sur les douze mois précédents, contre 819.000 à la même période un an plus tôt, selon l'indice Notaires-Insee publié jeudi.
Et en Ile-de-France d'avril à juin, le marché immobilier ancien a continué à "tourner à plein régime, avec des ventes à nouveau en expansion et des records historiques d'activité dans plusieurs départements", ont constaté les notaires de Paris-Ile-de-France.
Quelque 47.220 ventes ont été enregistrées dans la région au deuxième trimestre 2017, soit un bond de 20% comparé à la même période de l'an dernier, et même de 13% comparé à la période dorée de 1999-2007.
A ce rythme-là, l'année 2017 devrait être une année de "forte activité", disent les notaires.
Rareté des biens à Paris
A Paris, où la rareté des biens provoque des tensions sur les prix, les volumes ont progressé moitié moins, de +10%, tandis que les prix des appartements anciens bondissaient de 6,6% au deuxième trimestre sur un an, pour s'établir à 8.670 euros le m2 en moyenne.
Dans la capitale, où les 8 premiers arrondissements dépassent d'ores et déjà les 10.000 euros le m2 (et les 6e et 7e, les 12.000 euros), le prix moyen des appartements anciens pourrait approcher 8.900 euros le m2 à l'automne, selon les notaires.
Sur l'Ile-de-France dans son ensemble, les prix ont augmenté sur la période de 4,9% à 5.570 euros le m2, toujours pour les appartements anciens, mais +2% en grande couronne.
Ainsi les écarts continuent-ils à se creuser entre les zones les plus chères et les moins chères de la région.
Toutefois les prix de vente devraient marquer une pause dans les prochains mois, affirment les notaires au vu des indicateurs avancés dont ils disposent (les avant-contrats de vente).
Ainsi à Paris le prix au m2 devrait augmenter de 0,6% de juillet à octobre 2017, et quelques départements pourraient connaitre une "légère décélération de la progression" sur la période.
A l'heure actuelle "les acheteurs, particulièrement motivés, se décident vite et achètent au prix, pour bénéficier du niveau encore très attractif des taux d'interêt", ont observé jeudi les notaires franciliens, lors d'une conférence de presse.
Ainsi la "lenteur de la remontée des taux enregistrée ces dernières semaines a évité un blocage du marché, elle est même plutôt incitative", poussant les acquéreurs à concrétiser leur projet au plus vite, a estimé le notaire parisien Thierry Delesalle.
Le retour de la confiance
Autres facteurs positifs: "le retour de la confiance dans l'économie et dans un marché immobilier où les prix remontent, des projets comme le Grand Paris, les Jeux Olympiques et peut-être l'Exposition universelle, qui ajoutent au dynamisme économique" de la région, a-t-il poursuivi.
Toutefois, les éléments de fragilité du marché immobilier ancien demeurent, avertissent les notaires, citant des "prix historiquement élevés, une progression modeste des revenus, une offre structurellement déficitaire en Ile-de-France et surtout, une très forte dépendance vis-à-vis du niveau des taux d'intérêt".
Dans ce contexte, "les nouvelles mesures fiscales évoquées par les pouvoirs publics en matière de logement auront un fort impact".