Le gouvernement de la région chinoise, théâtre d'une répression après les manifestations prodémocratie de 2019, a promis de faire des questions économiques une priorité et d'amener la place financière "de la stabilité à la prospérité".
Au cours de son discours annuel de politique générale, le troisième depuis sa prise de fonction en 2022 après sa désignation par un comité fidèle à Pékin, le chef de l'exécutif John Lee a déclaré que les appartements de moins de 8 m2 seraient interdits.
Les propriétaires bénéficieront d'un délai pour garantir que leurs biens respectent cette mesure.
Le gouvernement estime qu'environ 30% des logements subdivisés ne répondent pas aux nouvelles normes, qui exigent des fenêtres et des toilettes indépendantes.
Un retraité de 77 ans qui se désigne par le nom de M. Wong, a déclaré à l'AFP vivre dans un espace sans fenêtre d'environ 4,65 mètres carrés a dit craindre que les nouvelles normes n'entraînent des hausses de loyer.
"Le gouvernement va-t-il d'abord nous réinstaller ? Mon propriétaire ne me laissera pas de répit", confie-t-il, indiquant que son loyer mensuel s'élevait à 3.000 dollars de Hong Kong (un peu moins de 354 euros).
La Society for Community Organization, une ONG de défense des droits humains à Hong Kong, s'est félicitée de cette annonce, mais a demandé au gouvernement de veiller à ce que les résidents vulnérables ne soient pas déplacés.
Réputation affectée
Le président chinois Xi Jinping avait sommé le gouvernement local de résoudre la crise du logement.
Outre des prix de l'immobilier parmi les plus élevés du monde, quelque 110.000 ménages sur les 7,5 millions d'habitants que compte Hong Kong résident dans des appartements eux-mêmes divisés en plusieurs logements.
D'après une étude gouvernementale menée en 2021, 21% des ménages résidant dans ce type d'habitation se contentaient d'une surface de moins de 7 m2, soit une taille inférieure à une place de parking.
M. Lee a également annoncé mercredi mettre fin aux droits d'importation sur les boissons affichant un degré d'alcool supérieur à 30 et un prix dépassant 200 dollars hongkongais (23,6 euros) à l'importation, une mesure engagée pour "encourager (...) le tourisme ainsi que la consommation de nourriture et boisson haut-de-gamme".
Parmi les autres projets annoncés figurent une facilitation de la procédure d'immigration pour les acheteurs de résidences de luxe et la création d'un fonds de 10 milliards de dollars hongkongais (1,2 milliard d'euros) pour investir dans l'intelligence artificielle ou encore les semi-conducteurs.
Le gouvernement souhaite également mettre en place des mesures visant à augmenter le nombre d'étudiants et de travailleurs dans le cadre d'une initiative visant à remédier à une pénurie de main d'oeuvre de quelque 180.000 personnes au cours des cinq prochaines années.
L'économie hongkongaise peine à se relancer après les trois années de restrictions sanitaires imposées face au Covid-19.
Les deux lois de sécurité nationale promulguées dans la métropole chinoise ont par ailleurs affecté sa réputation au niveau international, ces textes ayant entraîné une diminution des droits, selon leurs détracteurs.
Peu avant le discours de M. Lee, cinq militants de la Ligue des sociaux-démocrates, un parti d'opposition de longue date, ont organisé une pétition à l'extérieur du siège du gouvernement, sous la surveillance étroite d'une dizaine de policiers.