Outre ce plan d'économies, qui doit totaliser 120 millions d'euros entre 2019 et 2022, Tarkett vise une croissance organique supérieure à celle du PIB moyen dans ses principales régions d'ici à 2022, a précisé l'entreprise dans un communiqué.
"Nous ne compterons pas sur une amélioration de l'environnement macro-économique pour repartir avec une performance à la hausse", a commenté le président du directoire Fabrice Barthélemy lors d'une conférence téléphonique.
Le nouveau plan stratégique, baptisé "Change to win", a été conçu "en nous disant que nous devions nous aider nous-mêmes", a-t-il résumé.
Le groupe se donne pour objectif d'atteindre une marge d'Ebitda (excédent brut d'exploitation) ajusté, son principal indicateur de performance, supérieure à 12% en 2022.
Hors application de la nouvelle norme comptable IFRS16 entrée en application cette année, l'objectif de marge serait d'être supérieure à 11%, contre 8,8% en 2018.
A la Bourse de Paris, vers 10h50, l'action Tarkett profitait de ces annonces et gagnait 2,13% à 21,06 euros, dans un marché en repli de 0,22%.
M. Barthélemy a rappelé que le groupe avait connu deux années compliquées en 2017 et 2018, avec un environnement économique "globalement défavorable", notamment en Russie et au Brésil, une très forte augmentation des matières premières ainsi que des problèmes internes de fabrication en Amérique du Nord.
Tarkett va donc se concentrer sur le développement d'une offre étoffée en hôtellerie, grâce à l'acquisition de l'américain Lexmark l'an dernier, sur la poursuite du développement de ses activités Sport et sur une plus grande sélectivité dans le choix de segments de marché porteurs.
Le président du directoire cible en particulier la santé (hôpitaux, maisons de retraite), l'éducation et le secteur tertiaire des bureaux.
Fabrice Barthélemy veut faire de Tarkett "le leader mondial" dans le revêtement de sol commercial, où il revendique actuellement la place de numéro deux.
Dans le segment résidentiel, le groupe n'a pas l'ambition d'une présence mondiale, mais se concentrera sur ses régions fortes, comme la Russie et l'Europe de l'Ouest.
Revêtements recyclables
Le groupe veut parallèlement investir davantage dans les canaux de distribution numériques et accélérer son action en matière d'économie circulaire.
Le secteur des matériaux de construction "n'est pas en avance dans la distribution digitale" avec seulement 2 à 4% des revêtements de sols vendus en ligne, a expliqué le président du directoire.
Ce pourcentage peut monter jusqu'à 10% en 2022, a-t-il estimé. Tarkett va travailler avec des distributeurs en ligne comme ManoMano en France, ou dans le cadre des activités numériques de ses clients.
Dans le domaine de l'environnement, le groupe veut accélérer dans son offre de recyclage, de collecte de produits usagés et d'intégration de matière recyclée dans ses produits.
"A l'avenir, tous les revêtements de sols devront être recyclables et recyclés en fin de vie", a affirmé M. Barthélemy. Tarkett souhaite à terme pouvoir incorporer 30% de matière recyclée dans ses revêtements de sols, contre 10% aujourd'hui.
Plus largement, Tarkett va mettre davantage l'accent sur la relation avec ses clients, tant en production qu'en logistique et marketing.
Le groupe va aussi poursuivre sa "revue du dispositif industriel", qui s'est déjà traduite par une réorganisation en Amérique du Nord avec la fermeture de deux sites au Canada, ainsi que l'arrêt de la production de sols stratifiés en Allemagne.
La fermeture d'un petit site aux Pays-Bas est prévue, a annoncé le patron de Tarkett, qui a indiqué qu'il n'y avait "pas de sujet particulier pour la France" où le groupe compte deux usines.
Enfin, si des acquisitions "ne sont pas au menu de 2019", la fragmentation du marché ouvre des opportunités par la suite, a indiqué M. Barthélemy.