1. Le Projet de loi Énergie et Climat en question : 40% des Français jugent crédible l’objectif de réduction d’émissions de CO2 d’ici à 2050, un optimisme aussi bien partagé par les urbains que par les ruraux. L’effet générationnel joue à plein chez les jeunes (54% des 18-25 ans le jugent crédible), et les partisans de la République en Marche sont au rendez-vous (51%). Autre signe encourageant : seuls 14% des Français se disent « certains » que le gouvernement échouera. Au-delà de l’État, les Français attendent aussi des acteurs privés qu’ils apportent des solutions.
2. La sortie du fioul dans 10 ans : 74% des Français jugent que c’est une bonne chose, mais ils sont 57% à ne pas y croire. Les premiers concernés sont aussi les plus sceptiques (66% dans les communales rurales, 75% chez les utilisateurs de fioul). Bonne nouvelle : 50% des utilisateurs de chaudière au fioul sont malgré tout favorables à la fin du fioul. Ils sont 20% à envisager de changer leur système de chauffage dans les 2 ans, soit deux fois plus que la moyenne nationale, toutes énergies confondues.
3. L’argument écologique n’intervient qu’en 5e position au moment de choisir l’énergie de son logement, loin derrière les arguments économiques. Une distance qui se retrouve dans la méconnaissance des sources d’énergies renouvelables alternatives, comme le biogaz (36% des Français n’en ont jamais entendu parler), et qui doit inciter les acteurs de ce marché, comme Primagaz, à plus de pédagogie.
4. Les entreprises ont un rôle important à jouer. Alors que l’État est historiquement très actif sur le marché de l’énergie, seuls 35% des Français pensent qu’il joue un rôle décisif. Ils sont 18% à s’attribuer le rôle, et 12% à désigner les entreprises. Interrogées, elles sont déjà 35% à envisager de faire évoluer leur mix énergétique.
1. Des contraintes énergétiques spécifiques aux communes rurales
Il existe une question énergétique propre aux zones rurales. Les habitants des zones rurales consacrent une part beaucoup plus importante de leurs revenus aux dépenses énergétiques.
Le taux d’effort énergétique, c’est-à-dire le ratio entre dépenses énergétiques contraintes et les revenus d’un ménage, est de 11,3% dans les communes rurales contre 5,7% à Paris (Insee). Cela s’explique notamment par des modes de vie différents : des logements plus grands (136 mètres carrés en moyenne dans les communes rurales contre 94 dans les métropoles), et un recours plus intense à la voiture individuelle pour les trajets domicile-travail.
Seconde spécificité, 27.000 communes rurales ne sont pas raccordées au réseau de gaz de ville. Relativement méconnu, ce fait majeur a des conséquences directes sur le mix énergétique des campagnes : les ruraux utilisent deux fois plus souvent le chauffage au bois et au fioul, et trois fois plus le gaz en citerne.
2. La politique énergétique du gouvernement en question
La sensibilité de la question énergétique dans les communes rurales se reflète dans les études d'opinion. Alors que les discussions sur le projet de loi Énergie et Climat commencent ce 25 juin à l'Assemblée nationale, 40% des Français croient que l'objectif ambitieux de réduction des émissions de CO2 fixé par le gouvernement sera atteint. Et ils ne sont que 14% à se dire « certains » que le gouvernement va échouer. Sans distinction entre villes et campagnes. Un résultat encourageant si l'on considère le scepticisme habituel des citoyens envers les grands objectifs gouvernementaux (baisse du chômage, déficit public…).
La donne est différente pour la fin du fioul dans 10 ans, cap fixé par le gouvernement fin 2018. Si une majorité de Français juge que l'objectif est louable (y compris parmi les utilisateurs de fioul), seule une minorité pense que l'objectif sera atteint. Plus les Français sont directement concernés, plus ils sont sceptiques : 25% des utilisateurs de fioul estiment que c'est un objectif atteignable, 34% des ruraux, 44% des habitants de communes urbaines et 50% dans l'agglomération parisienne.
C'est un véritable paradoxe énergétique qui se dessine : les ruraux jugent majoritairement que la page du fioul ne sera pas tournée d'ici 10 ans, alors qu'ils y sont favorables.
3. Les utilisateurs du fioul ouverts à des solutions alternatives
Que cache le scepticisme sur la sortie du fioul d'ici 10 ans ? S'agit-il d'une culture française du fioul, ou d'un certain fatalisme face à contraintes financières réelles ? Tout porte à croire que c'est bien cette dernière option qui prévaut.
Plus que toute autre, le fioul est l'énergie du « non choix » : 65% des utilisateurs de fioul l'ont adopté parce que leur logement en était déjà équipé (52% pour l'électricité, 49% pour le gaz citerne).
A l'usage, c'est aussi celle qui donne le moins satisfaction. Qu'il s'agisse du confort global, de la sécurité, de la facilité d'utilisation, et de stockage, le fioul arrive derrière toutes les autres énergies de référence, même si l'écart est parfois faible. Plus surprenant, il est aussi l'énergie jugée la plus chère à l'usage, devant l'électricité, alors que celle-ci reste factuellement la plus coûteuse du marché.
Résultat, les utilisateurs de fioul sont deux fois plus nombreux (20%) à envisager de changer de chaudière dans les deux années à venir que dans le reste de la population.
4. Sensibilité écologique, freins économiques
Si la sensibilité des Français aux grands enjeux écologiques est une bonne nouvelle, elle ne doit pas faire oublier le prima de la contrainte économique. L'argument écologique n'arrive qu'en cinquième position lors du choix d'une énergie de chauffage (12,5%). C'est une leçon d'humilité pour les énergies renouvelables et le biogaz. Si 42% des Français savent de quoi il s'agit, ils sont aussi 36% à n'en avoir jamais entendu parler. Pour Primagaz, ce constat est une incitation à mieux faire connaître les vertus du biopropane : ce biogaz produit à partir d'huiles industrielles recyclées et d'huiles végétales, émet 60g CO2e/kWh, soit près de 6 fois moins que le fioul. Et il est compatible avec toutes les chaudières au gaz, sans investissement supplémentaire ni adaptation.
Si les Français attendent de l'État qu'il joue un rôle décisif dans la transition énergétique (35%), ils comptent également sur eux-mêmes (18%) et les entreprises (12%) pour apporter de nouvelles solutions et faire évoluer les comportements. « Il y a une vraie prise de conscience des entreprises, 35% sont favorables à faire évoluer leur mix énergétique. Elles peuvent être prescriptrices, pour faire évoluer les comportements et introduire des innovations », déclare Matthieu Lassalle, PDG de Primagaz.
Un signe encourageant à la lumière du débat qui s'ouvre à l'Assemblée. « On va suivre les discussions parlementaires avec attention. Ce sujet revêt des enjeux importants, et suscite naturellement le débat. Dans ce cadre, Primagaz a un rôle à jouer», analyse Matthieu Lassalle. Au point de formuler une proposition : « Pour accélérer la transition énergétique, le gouvernement devrait aller au bout de sa logique et instaurer une taxation des énergies adaptée à l'empreinte carbone de chacune. Les énergies les moins émissives pourraient ainsi devenir plus accessibles, aux particuliers comme aux entreprises »
Sources :
Cette grande enquête est basée sur deux études Ifop-Primagaz menées en juin et mars 2019. Elles ont été complétées par des données publiques supplémentaires.
Etude Ifop-Primagaz « La transition énergétique dans les territoires », juin 2019 : L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 2006 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 28 mai au 3 juin 2019.
Etude Ifop-Primagaz « Le mix énergétique dans les territoires », mars 2019 : L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 5509 personnes, représentatif de la population des habitants vivant dans les communes françaises non raccordées au gaz naturel. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 23 janvier au 12 février 2019.