Ces entreprises sont en effet lourdement impactées par la crise du logement et de la consommation, des réglementations de plus en plus contraignantes ainsi que les prix de certaines matières premières toujours orientés à la hausse et des services (notamment transport et containers).
Les industriels du secteur de l’habitat font face à un contexte économique critique : une croissance économique atone, une crise sans précédent du logement – avec des mises en chantier de maisons individuelles divisées par 3 en presque 5 ans, un effondrement des ventes de nouveaux logements (- 47% au 1er semestre 2024-source IGEDD) et des transactions dans les logements anciens en recul de 20% (source IGEDD)- ainsi qu’un marché en récession (baisse de 11,4% du CA du circuit de distribution des négoces de janvier à août 2024 par rapport à la même période en 2023 (source Xerfi). A cela s’ajoute la crise de confiance des ménages qui continue à épargner au détriment de la consommation. (Selon l’Insee, les Français devraient épargner d’ici la fin de l’année 18% de leur revenu. Leur consommation est au point mort depuis trois trimestres).
L’enquête d’INOHA, dont l’objectif est de suivre la santé économique de ses adhérents, illustre bien cette situation. En effet, 81% des répondants ont enregistré une baisse d’activité, dont 22% de plus de -10%, durant les 8 premiers mois de l’année 2024 et pensent que cette tendance va continuer au dernier trimestre. L’année 2025 ne s’annonce guère meilleure puisque 40% d’entre eux estiment une évolution de leur chiffre d’affaires entre -10% et 0%. Par ailleurs, les résultats de l’enquête précisent que leurs inquiétudes, pour les mois à venir et pour l’année 2025, portent essentiellement sur la baisse d’activité (84,6%) et la crise de l’immobilier (66,6%) pour laquelle INOHA attend du Gouvernement une politique ambitieuse sur le logement afin qu’elle soit à la fois favorable au bien-être des Français et à la filière. De plus, pour 25% des répondants, leur taux de marge en 2024 est en baisse et 37% voient leur trésorerie se dégrader.
L’étude menée par la société Codinf, basée sur un examen minutieux des états financiers des membres de notre association, met en lumière une détérioration significative de leur santé économique au cours des 18 derniers mois. Leur note de solvabilité Ellisphère a ainsi baissé de 0,5 points sur cette période, témoignant de plusieurs facteurs préoccupants : tensions de trésorerie accrues (40% d’entre eux font état d’une trésorerie à la baisse), augmentation du Besoin en Fonds de Roulement (BFR), multiplication des incidents de paiement.
En parallèle de ce contexte, malgré la baisse en 2024 du prix de l’énergie et de certaines matières premières, les industriels du secteur de l’habitat font face à une augmentation significative de leurs charges :
- Coûts salariaux :
- Augmentation réelle médiane des salaires en 2024 : +3,8% (source : Willis Towers Watson)
- Revalorisation du SMIC : +1,13% en janvier 2024, +2% au 1er novembre 2024
- Prestations de service :Hausse de l’indice Syntec : +3,5% prévue fin 2024 (source : Xerfi)
- Matières premières :
- Cuivre : +5,2% sur les 8 premiers mois de 2024 (source : Usine Nouvelle)
- Aluminium : +3,1% (source : Usine Nouvelle)
- Transport :
- Fret maritime : +26,3% sur les 8 premiers mois de 2024 (Index Harpex)
- Transport routier : +2,6% (Source : CNR)
- Baux commerciaux :Indice des loyers commerciaux : +4,59% sur un an au T1 2024, +3,73% au T2 2024 (source : INSEE)
- Investissements dans la transition écologique :Les nouvelles réglementations en 2025 (RDUE, CSRD, taxe carbone aux frontières…) entraîneront des coûts de mise en conformité importants.
Cette accumulation de charges, dans un contexte économique tendu, exerce une pression significative sur les marges des Industriels. Elles interviennent dans un contexte géopolitique incertain et à un moment où le gouvernement projette d’adopter des réformes impactant leur compétitivité.
Face à ces défis, les Industriels du Nouvel Habitat travaillent sans relâche pour trouver des solutions innovantes et durables, tout en sauvegardant l’emploi et le savoir-faire français, pour continuer à offrir aux consommateurs une offre adaptée.
Les entreprises adhérentes d’INOHA, majoritairement des PME ancrées sur nos territoires, représentent une force économique significative en France. Avec près de 500 sites et 50.000 salariés, elles jouent un rôle crucial dans l’emploi local. Leur chiffre d’affaires moyen s’élève à 35 millions d’euros, et ensemble, elles représentent une part importante d’un marché de 68 milliards d’euros à travers divers circuits de distribution, tels que les grandes surfaces de bricolage, les négoces de matériaux et les jardineries.
Pour Jean-Luc Guéry, Président d’INOHA : « Une baisse des prix ne stimulera pas nécessairement la demande des consommateurs. C’est la confiance et le logement qu’il faut relancer ainsi que l’envie des consommateurs de réentrer chez nos clients grâce à des promotions commerciales construites conjointement. Cette période nécessite plus que jamais une approche collaborative entre industriels et distributeurs pour garantir l’équilibre de la filière et créer des produits de qualité, innovants et durables. »