Forte mobilisation
Le 5 décembre, les salariés participent massivement à une journée nationale d'action.
La grève, reconductible à la SNCF et à la RATP, perturbe fortement les transports. Chez les enseignants, elle atteint des taux records depuis 2003 malgré des promesses gouvernementales de revalorisations salariales.
Entre 806.000 manifestants (selon le ministère de l'Intérieur) et 1,5 million (selon la CGT) défilent dans toute la France, dont 65.000 à 250.000 à Paris.
Transitions progressives
Le lendemain, le Premier ministre Édouard Philippe se dit ferme sur "la disparition des régimes spéciaux" mais prêt à des "transitions progressives".
"Nous tiendrons jusqu'au retrait", prévient le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez.
Le 10 décembre, entre 339.000 (ministère de l'Intérieur) et un million de personnes (CGT) manifestent en France, dont 31.000 à 180.000 à Paris.
Age pivot
Le 11, Édouard Philippe présente le projet. Le système universel par points s'appliquera à partir de la génération 1975.
Mais chez certains fonctionnaires et agents de régimes spéciaux, les premières générations concernées seront celle de 1980, voire 1985 (conducteurs SNCF et RATP par exemple).
Côté mesures budgétaires, un dispositif de bonus-malus incitera à travailler plus longtemps, avec un "âge d'équilibre" atteignant 64 ans en 2027.
Cet âge pivot appliqué progressivement dès 2022 fait basculer la CFDT, favorable sur le principe à un système universel, dans le camp des opposants.
"La ligne rouge est franchie", réagit son secrétaire général Laurent Berger.
Delevoye démissionne
Après une semaine de révélations sur des activités bénévoles non déclarées et d'autres rémunérées, le haut-commissaire aux Retraites Jean-Paul Delevoye démissionne le 16 décembre. Il est remplacé le lendemain par le député LREM du Nord Laurent Pietraszewski.
Pour la première fois à l'appel de l'ensemble des syndicats, entre 615.000 (Intérieur) et 1,8 million (CGT) de personnes manifestent le 17 dans toute la France, dont 76.000 à 350.000 à Paris.
CGT, FO, CFE-CGC, Solidaires et FSU réclament le retrait du projet, CFDT, CFTC et Unsa l'abandon de l'âge pivot.
Des "avancées"
Le 18 décembre, Emmanuel Macron fait savoir qu'il est "disposé à améliorer" sa réforme, notamment "autour de l'âge pivot".
Le lendemain, à l'issue de rencontres avec les partenaires sociaux, Edouard Philippe relève des "avancées" mais seule l'Unsa ferroviaire appelle à "une pause" dans la grève.
L'intersyndicale mobilisée pour le retrait de la réforme annonce une nouvelle journée d'action pour le 9 janvier.
Appel au compromis
Le 21, Emmanuel Macron fait savoir qu'il renonce à sa future retraite de président.
La reprise de la concertation gouvernement/syndicats est fixée au 7 janvier. En attendant, des concessions sont accordées au fil des jours à une dizaine de professions (policiers, pilotes de ligne, marins, danseurs de l'Opéra ...).
Les transports restent perturbés par la grève pendant les fêtes, et la CGT-Chimie appelle à bloquer raffineries et dépôts du 7 au 10 janvier.
Lors de ses vœux télévisés du 31 décembre, Emmanuel Macron affirme que "la réforme des retraites sera menée à son terme", tout en demandant au gouvernement de trouver "un compromis rapide".
Avant la nouvelle journée d'action du 9 janvier, sont lancés des mots d'ordre de grève dès le 6 (avocats, kinés, infirmiers, navigants d'Air France ...). Et l'intersyndicale opposée à la réforme des retraites a aussi programmé une journée de manifestation le samedi 11 janvier.
Les principaux dirigeants de gauche demandent le retrait de la réforme des retraites
Jean-Luc Mélenchon, Olivier Faure, Fabien Roussel, Julien Bayou ou encore Philippe Martinez ont cosigné, parmi 65 personnalités de gauche, une tribune appelant au retrait de la réforme des retraites et à l'ouverture de "vraies négociations", publiée dans le Journal du Dimanche.
"Nous demandons le retrait du projet présenté par le Premier ministre afin que soient ouvertes sans délai de vraies négociations avec les organisations syndicales, pour un système de retraites pleinement juste et solidaire, porteur de progrès pour toutes et tous, sans allongement de la durée de la vie au travail", demandent les premiers signataires du texte.
Outre les dirigeants de La France insoumise, du Parti socialiste, du Parti communiste, d'Europe Ecologie-Les Verts ou de la CGT, figurent également les porte-parole du NPA Olivier Besancenot et Philippe Poutou et le coordinateur de Générations Guillaume Balas. A leurs côtés, des députés (Clémentine Autain...), députés européens (Raphaël Glucksmann...), sénateurs (Esther Benbassa...) mais aussi des acteurs (Josiane Balasko, Corinne Masiero), journalistes (Audrey Pulvar), sociologues, chercheurs...
"Ce projet n'est pas acceptable car il est porteur de régression des droits de chacune et chacun : toutes les hypothétiques avancées proposées par le gouvernement devraient être financées par des baisses de pensions ou par l'allongement de la durée de la vie au travail. D'autres choix sont pourtant possibles", affirment encore ces personnalités.
Les discussions entre exécutif et syndicats sur cette réforme doivent reprendre mardi. Une journée d'action est prévue le 9 janvier, avec un appel de l'intersyndicale (CGT, FO, CFE-CGC, Solidaires, FSU) à une journée interprofessionnelle de manifestations et de grèves. Puis le samedi 11 janvier, avec un appel à manifester dans tout le pays.