Dans la stratégie énergétique dévoilée par le gouvernement dans la Programmation pluriannuelle énergétique (PPE), "le premier pilier est la baisse des consommations [...] et pour y arriver il faut changer d'échelle", a déclaré le ministre sur RMC/BFM TV.
François de Rugy veut "la réforme de notre système d'aides qui n'est pas efficace" et la "mobilisation de financements privés".
Il envisage la création de "packages" élaborés avec des professionnels de la construction, de la fourniture d'énergie qui permettrait de rénover une habitation dans son ensemble, en incluant également les banques pour le financement.
A la suite de cette annonce, la Fédération bancaire française (FBF) a assuré dans un communiqué que les banques "participeront aux échanges avec le ministre dans un esprit constructif".
La FBF attend de la simplicité dans la nouvelle formule de l'éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ), "avec un seul montant (plafond) quelle que soit la catégorie de travaux à réaliser" et rappelle que les banques proposent depuis plusieurs années la mise en place d'un mécanisme incitatif.
Parallèlement, "le +green supporting factor+ aurait vocation à favoriser tous les acteurs économiques qui s'adressent aux banques pour financer leur projet vert", qu'il s'agisse de particuliers, d'entreprises ou d'Etats.
Le +green supporting factor+ consisterait à alléger les exigences de capital prudentiel des banques pour les financements verts.
Le gouvernement avait annoncé vouloir simplifier l'éco-PTZ dans son plan de rénovation énergétique des bâtiments et plus récemment Edouard Philippe a annoncé l'élargissement de ce dispositif aux ménages souhaitant changer leur chaudière à fioul.
Le plan de rénovation énergétique des bâtiments, lancé début 2018, vise à rénover 500.000 logements par an pour un budget public de 14 milliards d'euros sur cinq ans.
Dans l'immédiat, les professionnels du secteur regrettent néanmoins certaines mesures du budget 2019, dont notamment la suppression des fenêtres dans le crédit d'impôt alloué aux particuliers pour leurs travaux de rénovation énergétique.
Parmi les autres éléments saillants de la PPE, feuille de route dévoilée mardi pour les dix prochaines années par le président Emmanuel Macron, la part du nucléaire doit être ramenée à 50% de la production d'électricité à l'horizon 2035.
M. Macron a également annoncé que le soutien au développement des énergies renouvelables va passer de 5 milliards actuellement à 7 à 8 milliards d'euros par an.