Une date pour battre le pavé : 9 octobre
Plusieurs syndicats, dont la CGT et FO, ont appelé jeudi à faire du 9 octobre "une première journée de mobilisation et de grève interprofessionnelle, étudiante et lycéenne" pour protester contre la politique "idéologique" du gouvernement.
La tenue de cette journée d'action a été décidée jeudi soir par les organisations de salariés CGT et FO, les étudiants de l'Unef et les lycéens de l'UNL. De son côté, Solidaires doit encore en valider la date la semaine prochaine.
Le numéro un de FO, Pascal Pavageau, en pointe dans la mobilisation, a défendu la nécessité d'une grève commune pour "empêcher" une "casse du modèle social tous azimuts", en citant la Sécurité sociale, l'assurance-chômage, la réforme des retraites, le statut de la fonction publique et "le service public républicain".
Les annonces budgétaires de dimanche dernier - pensions de retraite et allocations familiales et logement progressant beaucoup moins que l'inflation - ont renforcé la détermination syndicale.
Ces arbitrages fragilisent "une fois de plus les plus faibles, les précaires et les plus démunis", ont accusé les cinq syndicats, qui appellent à la mobilisation du 9 octobre.
Cette journée verra aussi défiler des retraités, à l'appel de neuf organisations, dont la CGT, qui voit dans la désindexation des pensions un nouveau "coup de massue" après la hausse de la CSG.
Dialogue frustrant avec l'exécutif
Le cycle de consultations sociales qui s'est ouvert mercredi à Matignon pour discuter des chantiers potentiellement explosifs de l'automne - notamment une nouvelle réforme de l'assurance chômage et le dossier de la santé au travail - n'a pas apaisé les inquiétudes syndicales, loin s'en faut.
"Rien n'a changé! On nous convoque pour nous expliquer ce qu'on va faire cette année (...), de toute façon on fera ce qu'on voudra", a protesté le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez. "Dans ces conditions on a dit qu'on n'était pas des faire-valoir et qu'on n'allait pas jouer à ça", a-t-il ajouté.
Le numéro un de FO a prévenu de son côté qu'il refuserait de se "faire hara-kiri" si la nouvelle réforme de l'assurance chômage consistait à supprimer le principe assurantiel du régime.
Deux fronts chauds : Air France et la SNCF
Après 15 journées de grève pour les salaires de février à mai, les syndicats d'Air France repartent à la bataille. Neuf organisations de pilotes, d'hôtesses et stewards et de personnels au sol ont annoncé jeudi préparer "un fort durcissement du conflit", deux semaines après la nomination à la tête du groupe du Canadien Benjamin Smith.
Une nouvelle réunion est prévue vendredi 7 septembre pour déterminer les "modalités" d'un probable mouvement social, alors que les revendications n'ont pas changé : l'intersyndicale réclame un rattrapage général de 5,1% des salaires, correspondant à l'inflation entre 2012 et 2017.
À la SNCF, moins de trois mois après la fin de la mobilisation commune contre la réforme ferroviaire, la CGT-Cheminots et Sud-Rail ont déjà coché sur leur calendrier la date du 18 septembre, sous réserve de l'accord de leurs structures régionales, pour une nouvelle journée de grève.
Mais le front syndical ferroviaire est désuni : la grève a été refusée par l'Unsa et la CFDT. Ces deux syndicats réformistes privilégient la voie de la négociation, alors que doivent reprendre le 18 septembre, justement, les discussions sur le futur cadre légal de travail des nouvelles recrues, qui ne seront plus embauchées au statut à partir de 2020.
Enfin, après l'annonce par le Premier ministre Édouard Philippe de la suppression de 4.500 postes dans la fonction publique d'État en 2019, et à quelques semaines de la reprise de la concertation sur la réforme de l'action publique, les syndicats de fonctionnaires se rencontrent le 10 septembre pour une première "réunion d'échanges".