Selon l'indice établi en commun par les notaires et l'Insee, les prix des logements anciens ont continué d'augmenter au premier trimestre, en progrès de 5,9%, avec pour la première fois depuis 2016 une hausse plus marquée pour le prix des maisons (+6,5%) que pour les appartements (+5,1%).
"La crise a alimenté l'envie de déménagement" et le télétravail généralisé durant cette période a créé "de nouveaux besoins" chez les acquéreurs, en rendant "la pièce de bureau quasiment indispensable", a expliqué jeudi le notaire parisien Thierry Delesalle, à l'occasion de la présentation des chiffres trimestriels du marché par la Chambre des notaires du Grand Paris.
L'attrait général pour les maisons est notamment porté par le marché francilien, où les prix ont grimpé de 7,1% ce trimestre, après une hausse de 6,8% fin 2020. En Ile-de-France, la hausse des prix sur les appartements a en revanche observé un ralentissement au premier trimestre (+3,6% contre +6,1% au 4e trimestre 2020).
Ces chiffres en région parisienne "traduisent une relative perte d'attractivité des centres urbains" et une "envie de vert" de la part des acheteurs, ont résumé les notaires du Grand Paris.
Si les prix restent au-dessus des 10.600 euros le mètre carré à Paris au premier trimestre (+1,7%), la capitale n'est plus "la locomotive" de la hausse des prix dans la région et dans le pays, ajoute M. Delesalle.
"Après avoir connu, ces quatre dernières années, des hausses de prix de 5% à 9% par an, la dynamique s'est progressivement interrompue dans la capitale", selon les notaires parisiens.
Ainsi, le nombre de ventes sur les 12 derniers mois dans la capitale a reculé de 14% fin mars, alors qu'il atteint des sommets au niveau national.
Record de ventes
En France, avec près de 1,08 million de logements anciens vendus entre mars 2020 et mars 2021 en France, le nombre de transactions a franchi un niveau historique, dépassant légèrement le pic observé fin 2019, avant le début de la crise sanitaire, relève l'indice Notaires-Insee.
Selon M. Delesalle, ce "record absolu des volumes" s'explique à la fois par un "effet de rattrapage" après la paralysie temporaire du marché lié au premier confinement du printemps dernier, et par les mesures gouvernementales de soutien à l'économie, qui ont relancé la "confiance pour investir dans l'avenir".
"On n'est pas en face d'un tsunami mais d'une vague de fond, cette volonté de déménager devrait continuer pendant plusieurs années", a ajouté le notaire parisien.
La recherche d'espace a également fait bondir le marché des maisons à la campagne, qui a atteint "un nombre record de transactions", avec près de 112.000 ventes en 2020, et des prix en hausse de 6,4%, selon le rapport annuel de la fédération nationale des organes de régulation du foncier (FNSafer), publié jeudi.
Ce dynamisme du marché français se répercute aussi sur les prix. En province au premier trimestre, la hausse touche autant les maisons (+6,5%) que les appartements (+6,3%), avec une flambée particulière sur les appartements anciens à Lyon (+8,6%, après +9,2% et +11,5% les trimestres précédents), et sur les maisons en Auvergne-Rhône-Alpes (+7,1%), selon l'Insee.
Cette hausse générale des prix devrait se poursuivre au moins jusqu'à l'été, soutenue notamment par "l'épargne accumulée" durant la crise sanitaire, estiment les notaires du Grand Paris.