Quatre mois après le début de la nouvelle mandature du Cese, le Premier ministre a assuré vouloir "conforter" la place du Conseil "dans le processus de décision", répondant ainsi à la demande du président Thierry Beaudet de ne pas être seulement sollicité "quand les jeux sont faits".
"Je souhaite que le gouvernement et le Parlement consultent le plus souvent possible (...) le Conseil et ses membres, et s'appuient davantage sur leurs recommandations", a insisté M. Castex lors d'un discours au Palais d'Iéna.
Le Premier ministre a donc confié trois missions au Cese, dont la composition a été resserrée à 175 membres (contre 233 auparavant) par la loi organique du 15 janvier, et rénovée, avec 52 représentants des salariés, 52 du monde de l'entreprise, 45 du monde associatif et 26 au titre de la protection de la nature et de l'environnement.
Alors que le gouvernement doit d'ici la fin du mois présenter un plan d'investissement dans les compétences, afin de tenter de répondre à la pénurie de recrutements dans certains secteurs comme le BTP ou l'hôtellerie-restauration, M. Castex a appelé le Cese à réfléchir aux "freins structurels (...) qui dépassent les seules questions de fonctionnement du marché du travail".
Le Premier ministre a évoqué notamment les questions liées "au logement, à la mobilité, à la santé, à la dimension familiale ou encore aux disparités territoriales de localisations des activités". De même, le Cese est prié de se pencher sur "l'orientation des jeunes" qui se détournent de certains métiers.
Sur ces points, l'avis du Conseil est espéré "si possible avant la fin de l'année".
Deuxième chantier, "la participation des jeunes à la vie démocratique", en tirant le constat que "87% des 18-24 ans ne se sont pas rendu aux urnes pour le premier tour des dernières élections départementales et régionales".
M. Castex a donc demandé au Cese d'étudier "d'ici à l'été prochain" l'évolution des formes d'engagement de la jeunesse et attend donc des pistes "pour renforcer la cohérence de nos politiques publiques en la matière" et "encourager l'engagement citoyen et la participation électorale".
Enfin, le Premier ministre a saisi la troisième chambre de la République sur l'amélioration de "l'acceptabilité" des projets d'infrastructures environnementales qui "sur le terrain (...) sont en effet très souvent contestées par les populations les plus directement concernées".
Des parcs éoliens aux méthaniseurs, "on veut plus d'énergie renouvelable, mais pas près de chez soi", a résumé le Premier ministre.