A l'heure de la relance, il s'avère impératif de conjuguer les nouveaux besoins accentués par cette crise inédite et croissance verte.
Pour accélérer l'émergence d'une ville durable et résiliente, il faut la (re)construire car, bien qu'indispensable, rénover le tissu existant ne pourra suffire.
L'Île-de-France, figure d'excellence pour la faible artificialisation des sols
Depuis le Plan biodiversité de 2018, le Gouvernement français s'est fixé l'objectif « Zéro artificialisation nette », également appelé « ZAN ». Il s'inscrit dans un objectif de neutralisation des impacts des villes sur la biodiversité et le changement climatique.
Région dense par excellence, l'Île-de-France fait pourtant figure d'exception vertueuse en matière d'artificialisation des sols, comme en témoigne l'étude menée par l'Institut Paris Région* et publiée en janvier 2020.
Ainsi, en Île-de-France, seulement 590 hectares nets ont été consommés en 2017, correspondant à 840 hectares brut artificialisés auxquels doivent être soustraits les 250 hectares renaturés.
Il est important de noter que l'Île-de-France a la plus faible artificialisation de France au regard de l'activité accueillie : 133 m² étaient artificialisés par habitants et emploi en 2015 pour une moyenne nationale de 460 m² (hors Île-de-France). A contrario, la région Centre Val-de-Loire artificialisait 606 m² par habitant et emploi la même année.
L'habitat collectif neuf, réduction de l'artificialisation des sols et accélération des transformations
Toujours selon l'étude de l'Institut Paris Région, sur les 840 hectares artificialisés en 2017, seulement 3% étaient destinés à l'habitat collectif contre 42% destinés aux carrières, décharges et chantiers, 23% aux espaces ouverts artificialisés, 14% à l'activité et 10% à l'habitat individuel.
Comment conjuguer la sobriété foncière, qui s'impose comme un impératif environnemental, et le besoin en logements considérable, tout particulièrement en Île-de-France, véritable locomotive économique et territoire le plus attractif de France voire d'Europe ?
Outre les enjeux de préservation des sols et de la biodiversité, car elle est souvent en elle-même créatrice de jardins et facteur de renaturation, la construction neuve apporte également des réponses à de nombreux enjeux en étant facteur de cohésion et de durabilité. Les performances environnementales des logements neufs répondent à des standards très élevés qui se renforcent encore avec la future RE 2020.
La construction d'aujourd'hui et de demain répondra aux besoins des ménages et accélérera la transition vers une société décarbonée. Construire dense, c'est aussi tendre vers une urbanisation plus sobre en consommation d'espace laissant ainsi plus de place à la nature, à l'extérieur et à l'intérieur de la Ville.
Pour Marc VILLAND, Président de la FPI IDF : « Le débat autour de l'artificialisation des sols est tronqué. Il est urgent de dédiaboliser la ville et démystifier la densité. Un changement de paradigme s'impose pour faire avancer durablement notre société et apporter des réponses concrètes aux besoins des franciliens en matière de logement et d'urbanisme ».
*Source : L'institut Paris Région 2020 - MOS 1982 à 2017, présenté à l'occasion des ateliers du ZAN