Le collectif "La Clef Revival" a conclu un accord devant notaire pour racheter les lieux d'une superficie de 800 m2 pour 2,9 millions d'euros, contre 4,2 millions au départ. Le compromis d'achat a une validité de six mois.
D'ici là, pour compléter un prêt bancaire garanti, le collectif relance un appel aux donateurs pour réunir 600.000 euros. Une campagne de financement auprès du grand public, toujours en cours, a déjà collecté 200.000 euros.
Des mécènes, dont des personnalités du 7e art, ont déjà contribué à hauteur de 600.000 euros.
"C'est le début du compte à rebours: le fonds de dotation doit réunir la totalité de la somme avant le 26 octobre 2023", soulignent les représentants du collectif "pour faire de ce cinéma de quartier un bien commun, qui permettra de le soustraire définitivement aux pressions spéculatives".
Dans la perspective de la finalisation du rachat et de la réouverture, un accord a été finalisé avec le Centre national du cinéma (CNC) pour mettre en place une billetterie à prix libre, selon la philosophie du collectif de défense.
Le projet de réouverture comprend des projections quotidiennes mais aussi des ateliers d'éducation à l'image, un café associatif et une résidence d'écriture de scénarios.
Les cinéastes et acteurs Mathieu Amalric, Olivier Assayas, Robin Campillo, Leos Carax, Alain Cavalier, Agnès Jaoui et même le réalisateur américain Martin Scorsese comptent parmi les soutiens et donateurs du collectif "La Clef Revival".
"Ces dernières années, La Clef a été occupée par des personnes dévouées à l'art du cinéma. Les propriétaires veulent le vendre sans se soucier trop de ce que deviendra cette salle si appréciée à une époque où il est de plus en plus difficile pour les cinémas de survivre. A tous les membres de La Clef Revival, sachez que les cinéastes ici aux Etats-Unis, vous soutiennent", a déclaré Scorsese dans un appel vidéo aux dons rendu public mercredi.
"Je vais aller droit au but: La Clef doit rester une salle de cinéma", martèle-il également dans une tribune pour le quotidien Libération. "Le bâtiment doit être sauvé et les projecteurs continuer à fonctionner – point final, fin de l'histoire".
De septembre 2019 à mars 2022, ce cinéma d'art et d'essai situé dans le quartier latin, dernière salle associative parisienne, avait été occupé par un collectif de citoyens et de cinéphiles -- finalement expulsés -- opposés à une opération immobilière qui aurait entraîné sa disparition.
Le comité d'entreprise des Caisses d'Epargne est propriétaire des murs.