L’étude récente sur l'inflation* conduite par le cabinet de conseil international Simon-Kucher & Partners a révélé que 21% des entreprises françaises interrogées s'attend à ce que les coûts augmentent de plus de 6% au cours de l'année à venir, en raison de la forte hausse des coûts de main-d'œuvre et de production. Dans le même temps, une entreprise sur trois (29%) n'a pas augmenté ni prévu d'augmenter ses prix en réponse à la hausse des coûts et des taux d'inflation.
Les pressions sur les prix continuent de s'accentuer
Plus de la moitié des entreprises françaises interrogées (56%) reconnaissent l'importance d'augmenter les prix pour contrer la hausse des coûts. Elles hésitent cependant quant aux meilleures approches à adopter, la perte excessive de volume due aux augmentations de prix étant une préoccupation majeure pour 38% d’entre elles. Ces pressions sur les prix entraîneront des répercussions non seulement sur les entreprises, mais aussi plus globalement, notamment sur les consommateurs finaux et les marchés boursiers.
David Vidal, Managing Partner France et Directeur de la division Europe et Amérique Latine, commente : « Nous constatons un manque de confiance de la part des entreprises quant à la manière et au moment d'appliquer leurs augmentations de prix. Compte tenu des niveaux d'inflation généralement faibles de ces dernières années, il s'agit d'un problème nouveau à gérer pour de nombreuses entreprises. Cependant, l'absence d'une gestion efficace des prix représente une menace réelle pour les entreprises. L'incapacité à répercuter les coûts risque d'entraîner une diminution importante des marges et de compromettre leur viabilité à long terme. »
Les augmentations de prix auront un impact généralisé
L'étude révèle que plus de la moitié des entreprises françaises interrogées (56%) ont une augmentation de prix en cours ou à venir. L'efficacité de ces augmentations comme lutte contre la hausse des coûts n'est toutefois pas claire. Lorsqu'on leur demande quelle part de l'augmentation des coûts prévue ils pensent pouvoir répercuter sur les prix, les répondants français l’estiment à 12% seulement. Sur la base d'une augmentation des coûts de 6%, cela représente 5,3% de coûts supplémentaires qui se répercutent sur leurs résultats.
« Beaucoup d’entreprises n'ont pas encore répercuté leurs hausses de coûts. Cela suggère que lorsqu'elles le feront, les consommateurs ressentiront un impact inflationniste supplémentaire significatif », ajoute Martin Crépy, Partner et en charge de l’industrie ‘Consumer Goods’.
Les taux d'inflation actuels exigent la mise en place de compétences de gestion des prix
Lorsque les entreprises appliquent des augmentations de prix, une sur quatre (27%) parmi celles interrogées en France les appliquent de manière uniforme à l'ensemble de leur clientèle, sans différenciation en fonction de la volonté de payer des clients, ou de la rentabilité réalisée avec différents segments de clients. Ce manque de différenciation représente une occasion perdue supplémentaire de maximiser l’efficacité de leurs programmes d'augmentation de prix.
« Les augmentations de prix sont un sujet très sensible, en particulier pour les sociétés qui entretiennent des relations de longue date avec leurs clients. De nombreuses équipes de direction actuelles n'ont jamais vu l'inflation à de tels niveaux, ce qui signifie que les entreprises doivent rapidement mettre en place des capacités d’action sur le pricing, mises en veille trop longtemps », précise Franck Brault, Senior Partner et en charge de l’industrie ‘Chimie’. « A l'heure actuelle, une stratégie de communication et de pricing bien pensée est d'une importance capitale pour que les entreprises puissent survivre à la concurrence. »
*A propos de l’étude : L'étude « Inflation Pricing Study » a été menée en ligne entre décembre 2021 et mars 2022 par le cabinet de conseil mondial Simon-Kucher & Partners (via YouGov). Plus de 3000 entreprises de 20 pays ont été interrogées sur les thèmes de l'inflation et de la hausse des prix.