Plus d'1 entreprise sur 2 estime que le redémarrage n'a pas encore eu lieu et craint pour la pérennité de son activité. Pour les plus fragilisées, les premières difficultés de trésorerie apparaissent. Dans ce climat d'inquiétudes, en particulier pour les ingénieristes du conseil en technologies, la mise en œuvre rapide, simple et efficace du plan de relance sera clé. Partenaire des industriels et des collectivités, la profession génère 47,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires et emploie 312.000 collaborateurs partout en France.
« Le gouvernement a présenté le 3 septembre dernier un plan de relance massif et ambitieux. L'urgence est désormais de le mettre en œuvre. Les entreprises d'ingénierie continuent de souffrir du ralentissement économique et pour certaines les premières difficultés de trésorerie apparaissent. Au-delà de notre profession, c'est bien tout l'écosystème économique qui risque d'être atteint d'ici 6 mois ; car l'ingénierie – qui intervient sur les études et la conception – est à la racine de tout projet industriel et de construction ! Les entreprises d'ingénierie sont en ordre de bataille pour enclencher la relance ; il faut lancer les projets dès que possible ! »
-Pierre Verzat, président de Syntec-Ingénierie
Une relance à matérialiser
Si l'heure est à la relance, les entreprises d'ingénierie n'en voient pas encore les effets. 2/3 d'entre elles souffrent toujours d'une baisse de leurs prises de commandes par rapport à la même période en 2019 et pour près d'une entreprise sur 2, elle atteint 11 à 30%. Pour 2/3 des sondés, l'activité sera toujours à la baisse aux 3e et 4e trimestre 2020.
Une chute durable de l'activité qui a des répercussions directes sur l'emploi des techniciens et ingénieurs. Les équipes restent sous-occupées pour plus de la moitié des entreprises interrogées (47% seulement travaillent à 100%) et 7% des effectifs sont toujours soumis à l'activité partielle (vs. 9% en juillet).
Les ingénieristes inquiets et confrontés à des difficultés de trésorerie
Malgré l'efficacité des différentes mesures de soutien aux entreprises, les ingénieristes voient leur trésorerie mise à mal. Un tiers d'entre eux est confronté à l'allongement des délais de paiement et pour 15%, ils ont dépassé les 30 jours. Notons que ce délai ne cesse d'augmenter depuis le début de la crise : 7% la semaine du 11 mai, puis 11% la semaine du 1er juin. Pour 72%, ces difficultés s'expliquent en grande partie par le refus de la part du client de prendre en charge les surcoûts liés à la Covid-19.
Réouverture des chantiers et des sites industriels, reprise de la publication des appels d'offres, annonces du plan de relance… Alors que la situation semble se normaliser, plus d'1 entreprise d'ingénierie sur 2 estime que le redémarrage économique n'a pas encore eu lieu. Un ralentissement durable de l'économie qui inquiète la profession. Si une petite partie des sondés fait déjà part de difficultés de trésorerie, le risque se situe dans les 6 mois à venir pour 20% d'entre eux. Quoi qu'il arrive, les 12 mois à venir seront décisifs pour la moitié des répondants.
*Baromètre réalisé par Syntec-Ingénierie auprès de ses adhérents entre le 1er et 4 septembre 2020. Les répondants sont des entreprises de toutes tailles, qui interviennent dans l'industrie et la construction et dans tous les secteurs d'activité d'ingénierie.