Bilan "plutôt positif" pour le réseau cyclable
Plébiscité par le gouvernement et les autorités locales, le projet d'aménager quelque 400 kilomètres de voies cyclables en Ile-de-France pour permettre aux spectateurs de se rendre sur les sites olympiques devrait être "globalement tenu", estime Jeanne Bruge, directrice adjointe du collectif Vélo Ile-de-France.
Le collectif d'associations de cyclistes annonçait en octobre 2023 que "20% du réseau cyclable" était "encore manquant", mais "beaucoup de choses se sont débloquées depuis", à Paris comme dans le reste de l'Ile-de-France. "Vu comment l'ambition vélo est apparue assez tardivement pour les Jeux, et pour le temps disponible restant, le bilan est plutôt positif", estime Jeanne Bruge.
L'association regrette toutefois un parcours de "qualité variable" et sur lequel demeurent encore quelques "incertitudes".
Elle pointe notamment "un gros point noir" à Saint-Denis, sur l'avenue du Président Wilson, un axe clé pour relier la Porte de la Chapelle, à Paris, au Stade de France, où auront lieu les épreuves d'athlétisme, de para-athlétisme et de rugby.
Un tronçon, avec ses deux voies dans chaque sens de circulation, n'est toujours pas sécurisé pour les cyclistes, qui doivent emprunter les voies de bus.
Contacté par l'AFP, le Conseil départemental de Seine-Saint-Denis a indiqué qu'il prévoyait une piste cyclable sur ce tronçon dans "le sens Paris-Saint-Denis". Mais il attend encore des résultats d'études de sécurité.
"Il faut que les personnes responsables des aménagements continuent avec la même dynamique, et même un peu plus fort, pour être sûr que ce sera livré", souligne Mme Bruge, d'autant plus que ce réseau a toujours été présenté comme l'un des héritages que laisseront les Jeux olympiques à la région.
Davantage de vélos en libre-service
Alors que le vélo est de plus en plus présenté comme une alternative à la voiture et aux transports en commun pendant les Jeux, et avec 15 millions de visiteurs attendus à Paris à cette période, l'offre de bicyclettes en libre-service devrait être revue à la hausse.
Epinglé par de nombreux utilisateurs déplorant une surchauffe du système, le service francilien Velib' a annoncé le déploiement de 3.000 vélos supplémentaires pour les JO. Au total, 21.000 vélos seront en circulation cet été.
Ces nouveaux vélos devraient "arriver progressivement pendant l'hiver, et en avril on aura 20% de vélos en plus sur le terrain", assure Sylvain Raifaud, président du Syndicat Autolib Velib Métropole (SAVM).
Quid de la maintenance, souvent décriée, de la part de l'actuel exploitant Smovengo? "On sera très attentifs à ce que les moyens soient en ligne avec les besoins pour avoir vraiment une réactivité très forte pour faire en sorte que le maximum de vélos soient utilisables au moment des Jeux", répond le président de SAVM.
Lime, opérateur de vélos en libre-service qui revendique une flotte de 10.000 engins dans la capitale, indique avoir demandé à la Ville de Paris une augmentation du nombre de ses bicyclettes en vue des JO.
Plus de stationnements
Pour favoriser l'usage des "olympistes" par les Franciliens comme les visiteurs, des racks à vélo seront installés aux abords des sites de compétition (Stade de France, Roland-Garros, Champ-de-Mars...) afin d'offrir 10.000 places de stationnement, a annoncé en février 2023 David Belliard, l'adjoint EELV aux mobilités de la maire PS Anne Hidalgo.
La structure intercommunale Plaine Commune, dont Saint-Denis constitue le centre, entend aménager "3.000 places pérennes de stationnement vélo sécurisées sur deux pôles autour du Stade de France", détaille un communiqué commun. Interrogée, Plaine Commune n'a pas précisé l'état d'avancement du projet.
La Métropole du Grand Paris a également annoncé le financement de stations Velib' géantes à proximité des lieux de compétition, un principe "testé avec succès" pendant la Coupe du Monde de rugby ou le festival Solidays, selon Sylvain Raifaud.
"Et puis on va renforcer temporairement des stations existantes et notamment à proximité des sites touristiques et des gares, pour avoir plus d'emplacements pour déposer des vélos", explique M. Raifaud.