Cette annonce intervient dans un contexte de difficultés de financement des programmes de l'Anru, la version initiale du projet de loi de finances pour 2025 n'ayant pas prévu de contribution de l'Etat au financement du Nouveau programme de renouvellement urbain (NPNRU) piloté par l'agence.
Lancé en 2014, le NPNRU prend le relais d'un premier programme national PNRU (2004-2021) et doit s'achever en 2030.
Il prévoit de transformer 448 quartiers situés en QPV, c'est-à-dire de rénover ou démolir de grandes barres d'immeubles, de reconstruire des immeubles plus petits, d'aménager des espaces publics ou de fournir de nouveaux équipements, comme 320 groupes scolaires.
En 2023, la totalité du budget de 14 milliards d'euros, dont 10,7 milliards d'euros de subventions, a été allouée à des projets, et les deux tiers ont été engagés dans des opérations fin 2024.
"Ces 14 milliards d'euros vont générer 43 milliards d'euros d'investissements directs, auxquels s'ajoutent au moins 13 milliards d'euros d'investissement indirects", a précisé l'Anru dans un communiqué au lendemain d'un conseil d'administration.
Quelque 3 millions d'habitants dans 400 communes sont concernés par ces projets qui touchent essentiellement des quartiers de grands ensembles composés en majorité de logements sociaux mais aussi de copropriétés privées.
Plus de 260.000 logements sociaux sont ainsi réhabilités ou font l'objet de démolitions-reconstructions. La moitié des villes concernées sont des villes petites ou moyennes comme Vierzon (Cher).
Outre l'amélioration du cadre de vie et l'adaptation des bâtiments au changement climatique, les opérations de l'Anru ambitionnent d'améliorer la mixité sociale des quartiers populaires.
Selon l'Anru, 82% des logements sociaux reconstitués l'ont été hors des QPV et près de 90.000 logements ont été construits en "diversification" dans les quartiers, c'est-à-dire dans le cadre de programmes d'accession sociale à la propriété.
Le NPNRU est financé par l'organisme paritaire Action logement (10,1 milliards d'euros), les bailleurs sociaux (2,7 milliards) et l'Etat (1,2 milliard).
Dans son rapport fin novembre sur le PLF 2025, le Sénat relevait "l'absence de crédits alloués par l'Etat à l'Anru" à hauteur de 50 millions d'euros.
"A ce jour, l'Etat n'a versé que 107 millions d'euros à l'Anru, soit à peine 9% du montant prévu d'ici 2033", soulignait la rapporteure Viviane Artigalas (PS).
"La carence de l'Etat risque de mettre l'Anru en difficulté financière en plein coeur de la phase opérationnelle du NPNRU", soulignait-elle en alertant sur un risque de trésorerie déficitaire dès 2026.
Image d'illustration de l'article via Depositphotos.com.