Après le coup d'arrêt à l'A69, les départements veulent "sécuriser les grands travaux"

"Nous sommes à quelques mois de l'inauguration de l'A69 et pourtant le chantier est aujourd'hui en péril. Plus de 300 millions d'euros ont déjà été investis, les travaux sont achevés à 70 % (...) L'arrêt de ce chantier représenterait une gabegie inacceptable à l'heure où les finances publiques sont déjà dans le rouge", constate Départements de France (DF) dans une résolution à l'initiative du département du Tarn.

Le conseil départemental du Tarn s'est joint à l'État pour faire appel de la décision du tribunal administratif de Toulouse, qui a ordonné le 27 février l'arrêt du chantier de l'autoroute Castres-Toulouse (A69), contesté par des mouvements écologistes.

Alors qu'une déclaration d'utilité publique avait été émise en 2023, la justice administrative a annulé l'autorisation environnementale délivrée par l'État, estimant qu'il n'y avait pas de Raison impérative d'intérêt public majeur (RIIPM) justifiant les atteintes à l'environnement occasionnées par le chantier.

"Ce qui se joue avec l'A69, c'est l'avenir du Tarn. C'est aussi l'avenir d'autres départements qui défendent des infrastructures majeures, comme l'arrivée de la LGV en Occitanie, le doublement de la RN88 dans l'Aveyron, les déviations de Montpellier dans l'Hérault et de Beynac en Dordogne, la reconstruction du pont de Fleurville entre l'Ain et la Saône-et-Loire... la liste est très longue !", soulignent les départements, qui demandent à l'État de "revoir le cadre réglementaire des grands projets afin d'éviter de paralyser notre pays".

"La suspension de certains chantiers déjà largement engagés (...) va à l'encontre de décisions prises démocratiquement par des élus à même de connaître l'intérêt public majeur de telles réalisations", assurent-ils dans un communiqué séparé.

Les départements alertent également sur la "multiplication de normes et d'obligations parfois contradictoires qui fragilisent l'action publique et le développement économique et humain".