Cette analyse met en lumière les différentes typologies d'utilisateurs que les constructeurs doivent désormais prendre en compte pour passer du concept de la maison intelligente à la réalité du foyer.
Un moment charnière pour les objets connectés dans l'habitat
L'étude a révélé que l'appréciation à l'égard des objets connectés dans l'habitat (OCH) est largement positive. Une période charnière est en train de s'ouvrir, où ces objets sortent de la science-fiction pour entrer dans l'ère du quotidien. Désormais, si une partie des Français se dit prête à basculer, l'adoption massive va-t-elle se faire pour autant ? Tout dépendra de leur capacité à se rendre vraiment utiles à leurs yeux. Aujourd'hui, si 43% des Français sont plutôt ouverts aux OCH, la même proportion de Français y est plutôt fermée.
Les freins à lever sont clairement identifiables : le facteur prix, réel ou supposé (83% pensent qu'ils sont réservés aux gens qui ont les moyens) ; les craintes liées à l'espionnage, aux ondes ou encore à l'autonomie, et enfin leur utilité parfois remise en cause («ils sont réservés aux geeks aux passionnés de technologie» ; «ce sont des gadgets», «ils vont nous compliquer la vie»…)
Pour échapper à l'impression de gadgétisation et convaincre une majorité de Français, les OCH devront répondre à de vrais besoins, c'est-à-dire s'appuyer sur ce que les Français font chez eux, et surtout sur ce qu'ils souhaitent y faire plus, mieux ou plus vite.
Connecter les français a la maison intelligente
Aujourd'hui les fabricants d'objets connectés, que ce soit pour la maison ou dans d'autres domaines, se concentrent avant tout sur la performance technologique des produits qu'ils proposent. L'innovation reste au cœur d'un discours qui s'adresse encore à un public d'initiés, de geeks. Or, l'histoire des innovations le confirme, les technologies ne s'imposent jamais à nous, elles prennent la place qu'on veut bien leur laisser, à condition d'y voir un bénéfice évident. Pour qu'une nouvelle technologie investisse le marché et rentre dans les mœurs, elle doit donc apporter un réel bénéfice consommateur.
Pour dépasser les réticences liées à la maison connectée, les fabricants devront intégrer les différents modes de relations aux objets connectés. L'étude Promotelec a analysé ces usages permettant de mettre en lumière 6 typologies d'utilisateurs - dont 3 grandes catégories. Tous devront être pris en compte non seulement dans le discours des fabricants, mais aussi dans la réponse aux attentes que les OCH sont censés apporter.
1. Les ouverts : 43%
- 5% d'« early-adopters » : suréquipés en objets connectés, ils en plébiscitent le côté « futuriste ». Pour eux, les objets connectés leur permettent de « vivre plus » et la maison est un lieu où ils ne passent pas beaucoup de temps.
- 23% d'enthousiastes : déjà équipés en objets connectés et rêvant d'en acquérir davantage, ils sont excités à l'idée de les utiliser dans leur maison. Pour eux, les objets connectés permettent surtout de contrôler leur maison à distance.
- 15% de pragmatiques : Plutôt moins équipés que la moyenne en objets connectés, ils se montrent plutôt intéressés face aux objets connectés, à condition qu'ils leur simplifient la vie (prise en charge des tâches ménagères) et améliorent leur confort au quotidien.
2. Les fermés : 43%
- Les Sceptiques : 31% de sceptiques pour qui ces objets représentent avant tout un danger. Ils se sentent dépassés et peu intéressés par la technologie et n'ont aucune intention d'équipement à court terme. Leur vie est calme, centrée sur le foyer, en harmonie avec la nature.
- Les Réfractaires : 12% de réfractaires qui ne veulent pas en entendre parler. Ils savent à peine ce que sont les objets connectés. Ils n'en ont pas et ne souhaitent pas s'équiper. Pour eux, la maison est un lieu pratique où ils ne passent pas beaucoup de temps… sauf pour bricoler.
3. Les indifférents : 14%
- Équilibre parfait des forces en présence, donc, avec au milieu 14% d'indifférents, ni pour ni contre, bien au contraire, et qui attendent de voir. Ils constituent une marge de manœuvre à faire basculer chez les « ouverts » pour inverser la tendance. Familiers des objets connectés, ils ne les utilisent pas toujours personnellement. Pour eux, le plus important est de passer du temps avec leurs proches et leur famille.
Même si on parle beaucoup des objets connectés, les marques doivent encore faire des efforts pour convaincre pleinement les utilisateurs potentiels de leur utilité. Elles doivent transformer les discours d'ingénieur, valorisant la technologie, l'innovation, la performance de l'objet, en discours de bénéfices consommateurs capables de séduire le plus grand nombre.
L'étude Promotelec vient confirmer que les objets connectés ne sont pas seulement attendus autour de bénéfices rationnels (gain de temps, sécurité, économies), mais aussi autour de bénéfices-vie/bénéfices émotionnels qui contribueront à donner le sentiment d'une «qualité de vie augmentée». L'enjeu pour les constructeurs d'objets connectés est donc désormais de savoir construire des imaginaires attractifspour que chacun puisse facilement se projeter dans sa maison du futur.
Source : étude Promotelec / Sociovision sur les Objets Connectés dans l'Habitat auprès de 1.625 personnes représentatives de la population française de 15 à 75 ans, administrée en ligne du 14 au 24 mai 2018.