A une grosse semaine de cette réouverture en grande pompe et du retour du public, le week-end des 7 et 8 décembre, c'est à travers une déambulation du chef de l'État, retransmise en direct dans la matinée sur plusieurs chaînes françaises et internationales, que la cathédrale reconstruite va être visible.
"Plus belle encore qu'avant, dans l'éclat retrouvé de la blondeur des pierres et de la couleur des chapelles", écrit le président dans un document distribué aux médias.
Ce "chantier du siècle" a constitué un "défi que beaucoup jugeaient insensé et que nous allons tenir ce 7 décembre", ajoute-t-il.
En mauvaise posture politiquement, Emmanuel Macron mise beaucoup sur ce rendez-vous, qu'il a érigé au rang des "fiertés françaises" avec les Jeux olympiques réussis de l'été dernier.
Il a invité un grand nombre de dirigeants étrangers le week-end prochain dans l'espoir d'en faire un événement planétaire, mais la liste des présents n'est pas encore connue, et le pape François a lui préféré se rendre en Corse une semaine plus tard plutôt qu'à Paris.
Le président a un temps espéré s'exprimer dans la cathédrale lors de la réouverture, mais après d'âpres négociations avec le diocèse, il prendra la parole sur le parvis uniquement.
C'est donc ce vendredi qu'il parlera dans Notre-Dame, pour un discours de remerciements au cours duquel il devrait exalter le "savoir-faire français", une "réussite collective", un "chapitre dont nous pouvons être fiers".
L'ensemble des 2.000 personnes qui ont contribué aux travaux ont été invitées, dont au moins 1.300 devraient être présentes.
Ultime visite
"Cette ultime visite de chantier est l'occasion de les remercier plus particulièrement, des artisans du bois à ceux du métal et de la pierre, des échafaudeurs aux couvreurs, des campanistes aux restaurateurs d'art, des doreurs aux maçons et sculpteurs, des charpentiers aux facteurs d'orgue, des architectes, archéologues, ingénieurs et planificateurs aux fonctions logistiques ou administratives", a affirmé Emmanuel Macron.
Les mécènes seront aussi à l'honneur, alors que le chantier du siècle, qui a coûté quelque 700 millions d'euros, a été financé exclusivement par des donations.
Les travaux ont permis de nettoyer la saleté accumulée au fils des décennies, et la "blancheur immaculée" de l'édifice catholique s'annonce éblouissante "comme jamais", selon l'entourage présidentiel.
"Les conseillers du président espèrent qu'il se relance avec Notre-Dame", mais "il n'en tirera un capital politique que sur le long terme", dit un proche d'Emmanuel Macron.
Musk devance Macron
Des premières photos de l'agence Magnum ont été publiées vendredi par Le Parisien, et une vidéo non officielle a circulé sur X, repostée par le milliardaire Elon Musk, propriétaire du réseau social.
L'Élysée, en présentant cette visite à la presse, n'a pas lésiné sur les superlatifs, employant pas moins de vingt fois le mot "éclat".
"Émerveillement", vue "saisissante", "feu d'artifice de couleurs": les conseillers présidentiels ont promis un spectacle à couper le souffle, et un contraste frappant avec la "voûte béante", les "déchets calcinés" et l'odeur "insupportable" qu'Emmanuel Macron avait découverts au soir de l'incendie, le 15 avril 2019.
Les flammes avaient notamment ravagé la toiture et la charpente de ce chef d'oeuvre de l'art gothique du XIIe siècle, qui compte parmi les monuments les plus visités en Europe.
La flèche de Viollet-le-Duc, qui s'est effondrée du haut de ses 93 mètres, a été reconstruite à l'identique.
Retransmis dans le monde entier, l'incendie, dont les causes n'ont toujours pas été déterminées, avait soulevé une vague d'émotion planétaire.
Dans un parcours en une dizaine d'étapes, du parvis à la charpente, en passant par la nef, la croisée du transept ou encore la chapelle Saint-Marcel, la visite a été conçue pour donner à voir les principales réalisations de ce chantier titanesque.
À chaque halte, Emmanuel Macron, accompagné de son épouse et de l'archevêque de Paris Laurent Ulrich, s'entretiendra avec certains des intervenants qui ont oeuvré à ressusciter Notre-Dame. Parmi eux, l'architecte et paysagiste belge Bas Smets, qui a conçu le nouveau parvis, Guillaume Bardet, le designer qui a réalisé le nouveau mobilier liturgique, Jean-Louis Bidet, un des charpentiers, Marie Pouliot et Marie Parant, restauratrices de peinture murale, ou Pascal Prunet, architecte en chef des monuments historiques.