"Les forces armées suédoises ont été claires dans leur évaluation concernant l'énergie éolienne offshore dans la mer Baltique. Elle entraînerait des risques inacceptables pour la défense de notre pays et de nos alliés", ont expliqué les forces armées suédoises dans un courriel à l'AFP.
"À l'heure actuelle, nous ne voyons pas de solutions techniques ou de conditions juridiques permettant la coexistence de nos intérêts de défense et de l'énergie éolienne en mer Baltique", a ajouté l'armée suédoise.
Dans son message à l'AFP, l'armée explicite son évaluation pour expliquer son avis défavorable émis à l'égard d'un projet de parc éolien dans la Baltique, à l'ouest de l'île de Gotland.
Début novembre, treize projets de parcs éoliens offshore le long des côtes de la Suède en mer Baltique ont été annulés par le gouvernement suédois. En cause: les perturbations qu'ils auraient pu poser aux capteurs de la défense suédoise dans cette zone.
Les tours et pales rotatives des éoliennes émettent des échos radar et produisent nombre d'autres interférences, notamment sous l'eau, affectant par exemple les capacités à détecter de potentiels sous-marins.
Au vu de la guerre en Ukraine et de la menace posée par la Russie, "nous ne pouvons plus accepter un quelconque risque pour notre capacité de défense", poursuit l'armée suédoise. "Il est essentiel de pouvoir détecter les menaces (et) notre système de capteurs joue un rôle crucial à cet égard".
L'emplacement géographique de la Suède est aussi d'importance stratégique, car elle se trouve à quelques encablures de l'enclave russe de Kaliningrad.
"Nous devons être à même de voir et d'entendre sur une longue distance afin de détecter des menaces et recueillir des renseignements", ajoutent les forces armées de la Suède.
Les tensions en mer Baltique ont augmenté depuis l'invasion russe de l'Ukraine en 2022.
Avec l'adhésion de la Suède, après celle de la Finlande, tous les Etats riverains de la mer Baltique, à l'exception de la Russie, sont désormais membres de l'Alliance atlantique.
Les besoins énergétiques provenant de sources renouvelables figurent néanmoins aussi parmi les priorités du pays scandinave.
La consommation d'électricité en Suède pourrait atteindre au moins 300 TWh d'ici à 2045, soit le double du niveau actuel.