La 3D : de la conception à l’impression, du CAD au BIM
Depuis de nombreuses années, l’écosystème du 3D rythme les avancées technologiques dans la construction, et ce, dès la fin des années 1980, avec le BIM, création française, jusqu’à aujourd’hui avec l’impression 3D béton ou acier. De la modélisation à la construction, le secteur a su intégrer ces innovations petit à petit. Selon une étude de PlanRadar[1], alors que dans le monde, 40% des acteurs investissaient déjà dans le BIM ces trois dernières années, ils seront 66% à renforcer ce poste d’ici à 2026 (77% en France).
Quant à l’impression 3D, elle est devenue en quelques années un sujet majeur dans l’écosystème. Par exemple, le plus grand bâtiment imprimé en 3D au monde a été inauguré en mars 2024 en Allemagne[2]. Ce sont plus de 600 m² qui ont été imprimés en 6 jours. Malgré de nombreuses annonces en la matière, PlanRadar note que seulement 29% des professionnels souhaitent investir dans l’impression 3D au cours des trois prochaines années. Néanmoins, ce chiffre a doublé, puisqu’ils n’étaient que 15% à y consacrer des ressources ces trois dernières années.
Le BIM semble ainsi dominer les investissements liés aux technologies 3D. Mais l’impression 3D fait parler d’elle et intéresse de plus en plus d’entreprises de la construction, tout comme d’autres technologies qui font progressivement leur entrée sur les chantiers et dans l’immobilier.
Robots et réalité virtuelle
Près d’un quart des entreprises de la construction se disent prêtes à investir dans la réalité virtuelle (26%), en France elles sont plus du double (55%). Elles n’étaient que 22% à y consacrer de la ressource ces trois dernières années. Il s’agit notamment de simplifier les opérations de validation mais également d’effectuer des visites à distance. L’objectif est d’immerger le client ou l’acheteur au plus près du chantier ou du bien immobilier. Autre cas d’usage : la formation. La réalité virtuelle permet de former des collaborateurs pour tous types de mises en situation, du terrassement à la sécurité.
Des bras démolisseurs aux robots maçons ou peintres en passant par les drones ou les exosquelettes, la robotique a fait son apparition depuis quelques années dans la construction. Alors qu’au cours des trois dernières années, seulement 13% des entreprises souhaitent investir dans la robotique, elles sont 25% à vouloir la développer dans les trois prochaines et même 38% en France. Que ce soit pour soulager l’humain, avec par exemple un robot multi-perceur comme celui de Bouygues qui avait réalisé plus de 10.000 perçages en 2009, ou pour le renforcer et prévenir notamment des troubles musculosquelettiques (TMS) avec des exosquelettes, il semblerait que les professionnels soient de plus en plus enclins à investir dans ces technologies.
L’étude de PlanRadar révèle également les réticences de la part de certains professionnels qui ne souhaitent pas investir dans ces technologies. Pour la France, 28% des réticents ne désirent pas prendre le risque d’un ROI trop faible, voire inexistant. En deuxième lieu, une implémentation trop coûteuse semble également limiter ces investissements (21%). Enfin, les entreprises françaises expriment également un manque de formation et de profils numériques pour promouvoir ses nouvelles technologies en interne (18%).
Les équipes de PlanRadar sont quant à elles convaincues que toutes ces avancées technologiques permettront d'améliorer l'efficacité et la rentabilité des entreprises ainsi que le bien-être des collaborateurs. Bien que les inquiétudes des entreprises soient ancrées dans leurs décisions, la réalité semble démentir ces idées reçues. Si l’on prend l’utilisation d’un logiciel, 95% des répondants considèrent que celui-ci a entraîné une réduction des coûts de leurs projets. Par ailleurs, la simplicité de ces outils technologiques n’est plus à démontrer, surtout s’agissant des outils numériques.
In fine, l’un des principaux domaines dans lequel les entreprises prévoient d'augmenter largement leurs investissements est celui des logiciels de gestion de projets de construction (77%). C’est la tendance la plus importante du secteur, celle qui le structure et qui va le faire évoluer dans les années à venir, car sans architecture logicielle numérique, les innovations seront moins faciles à implanter, à suivre et à contrôler.
[1] Enquête PlanRadar auprès des professionnels du secteur (1.355 professionnels du secteur de la construction et de l'immobilier dans 19 pays, août 2023).
[2] Le plus grand bâtiment imprimé en 3D d'Europe - 3Dnatives
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