Pour Olivier SCHNELL, Directeur Général HASE France : « Depuis plusieurs années, la facture de chauffage est devenue l’une des préoccupations majeures de nombreux foyers français. La conséquence d’un contexte économique difficile, lié aux variations rapides des prix des sources d’énergies. Tout comme lors de notre dernière étude, nous avons voulu répondre à des questions cruciales telles que : Quelles sont les évolutions en seulement une année ? Quels seront les changements possibles à court et moyen terme pour les différentes énergies utilisées pour le chauffage domestique ? Quelles sont les énergies les moins polluantes et les plus économiques ? »
Une bonne nouvelle : la baisse de l’influence du contexte international sur les coûts énergétiques
2022 a été une année de crise majeure sur les échanges énergétiques mondiaux, avec des tensions sur les énergies fossiles liées au début de la crise ukrainienne, mais également l’année d’une forte indisponibilité des réacteurs nucléaires français. Les coûts des énergies avaient explosé, mais avaient été tant bien que mal contenus pour les foyers français à grand renfort de boucliers tarifaires subventionnés par l’Etat.
Depuis, l’effet de la crise ukrainienne sur les coûts énergétiques a en grande partie été résorbé, et la disponibilité des centrales françaises rétablie, ce qui a conduit notamment à la suppression du tarif réglementé pour le gaz, remplacé par un tarif prix de repère (un indice moyen des coûts constatés) de la commission de régulation de l’énergie (CRE). Côté électricité, la CRE publie des tarifs réglementés de vente d’électricité (“tarif bleu”), le consommateur peut opter pour des offres basées sur ces tarifs, ou sur des tarifs au prix du marché (plus variables).
Côté bois, la bûche qui est produite localement est toujours moins sensible aux événements internationaux. Son prix reste le plus faible et le plus stable, et même en très légère régression après une hausse de la demande en 2022. Pour les granulés de bois, la filière avait été dépassée par l’augmentation des demandes en 2022 et 2023 avec de fortes hausses du prix des granulés, et certaines difficultés d’approvisionnement, désormais résolues. Résultat : le prix des granulés de bois est à nouveau bien inférieur aux énergies fossiles.
Le bois bûche et les granulés de bois sont des énergies locales et durables, contrairement aux énergies fossiles, très majoritairement importées. Leurs tarifs dépendent en grande partie de sa région d’origine, de la main-d’œuvre nécessaire pour satisfaire la demande, et ce même si de l’électricité et du carburant sont utilisés dans le cadre de leurs production et acheminement.
Et le chauffage le plus économique en 2024 est…
Depuis de nombreuses années, le chauffage au bois reste la source d’énergie la plus avantageuse. En effet, c’est la seule source d’énergie dont le prix reste stable et même en légère baisse depuis les 3 dernières années, avec parfois de faibles variations saisonnières. Dans le détail, le bois bûche est encore accessible en dessous de 9 centimes d’euros par kilowattheure (kWh).
Les granulés de bois sont eux revenus à un prix équivalent au bois en juin 2024 mais reste plus sensible aux hausses saisonnières, donc légèrement supérieur à la bûche.
Si des disparités peuvent être présentes entre les différentes régions, les prix du bois bûches ou granulés restent très inférieurs au prix de l’électricité qui dépasse désormais les 25 centimes d’euros par kWh. En effet, l’électricité continue encore et toujours sa hausse de prix par paliers. Une baisse partielle est prévue en 2025 pour les tarifs réglementés, mais de fortes hausses sont anticipées sur 2026 par l’Union française de l’électricité.
Le fuel a connu comme tous les combustibles fossiles une forte hausse en 2022 suite au conflit ukrainien, mais son niveau de prix est revenu en 2024 à un niveau correspondant à une hausse plus “normale” (+36% en 3 ans). Celui-ci dépasse désormais les 12 centimes d’euros par kWh.
Le tarif réglementé du gaz qui avait permis au consommateur d’éviter une très forte hausse lors de la crise a été abandonné en juillet 2023. Les prix du marché ne nécessitaient plus cette mesure coûteuse pour l’État. A noter que le prix du gaz a toutefois quasiment doublé sur 3 ans, et que son avenir en tant qu’énergie fossile dans le chauffage domestique est très restreint avec les nouvelles réglementations de protection de l'environnement. Son tarif est passé à 13 centimes, en légère régression après les fortes hausses de 2022, mais en croissance moyenne continue.
Les énergies fossiles ont retrouvé un niveau de tarif plus normal après la crise ukrainienne de 2022 et 2023, mais restent toujours sujets à une hausse continue, et très sensible aux crises internationales à répétition. C’est le cas actuellement avec les évènements au Moyen Orient qui ont provoqué une forte hausse du prix du pétrole.
Détails des prix mesurés par énergies / sources :
- Bois : bûches sur palette 33-40cm qualité H1, le stère € TTC 20% d’humidité, non livré, source CEEB, PCI 1500 kWh / stère.
- Granulés : prix à la tonne en sac TTC, non livré, source CEEB
- Fuel : prix TTC FOD_C1, non livré, statistiques officielles
- Electricité : tarif bleu réglementé, 6 kV, hors abonnement
- Gaz : tarif repère du CRE, tarif B1, zone 1, hors abonnement
Et le chauffage le plus écologique en 2024 est…
En comparaison de toutes les sources d’énergie existantes, le bois reste également la solution la plus écologique.
Ainsi pour une chaudière au fioul, les émissions de gaz à effet de serre sont 11 fois supérieures à celles du bois.
Une chaudière à gaz produit énormément de CO2, presque 7 fois plus que le chauffage au bois.
Enfin, même si l’électricité est considérée comme une énergie propre, elle cumule au total plus de 5 fois plus d’émissions de gaz à effet de serre que le bois.
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