"Nous sommes en mesure de dire que la centrale de Fessenheim s'arrêtera en deux temps. Un réacteur fermera en mars 2020 et le deuxième, normalement, en août 2020", a confirmé François de Rugy devant la presse à Volgelsheim (Haut-Rhin), peu après avoir signé le document aux côtés d'élus français et allemands et de responsables économiques régionaux.
Cette déclaration d'intention s'articule autour de quatre axes : la création d'emploi, l'amélioration de la desserte de la zone, la transition écologique et l'innovation.
"L'État apporte 20 millions d'euros pour porter une trentaine de projets, en plus d'un fonds d'amorçage de 10 millions d'euros", a indiqué, à ses côtés, Emmanuelle Wargon, secrétaire d'État à la Transition écologique.
"La fermeture de la centrale de Fessenheim aura un impact économique majeur sur le territoire, dont il faut amortir les effets autant que possible", souligne la déclaration d'intention.
La centrale génère des recettes fiscales importantes pour les collectivités et emploie directement 850 salariés d'EDF et environ 350 salariés permanents d'entreprises prestataires, sans compter nombre d'emplois indirects et induits.
Le document s'appuie sur un certain nombres de projets phares. Une société d'économie mixte franco-allemande a été crée pour "conduire des projets d'aménagement et de développement économique". Elle comptera des actionnaires allemands et EDF prendra 15% des parts.
"Nous allons nous engager financièrement dans ce projet d'avenir de manière à favoriser la création de nouveaux emplois tout en jouant notre rôle d'acteur de la transition écologique", a assuré Jean-Bernard Lévy, président d'EDF, également présent. L'entreprise va consacrer 13 millions d'euros au projet de territoire, selon M. Lévy.
Une "cellule d'accompagnement" a été mise en place pour les salariés d'EDF et les prestataires.
Un appel d'offres pour développer 300 mégawatts de capacité solaire dans le Haut-Rhin a également été confirmé, tout comme le projet de rétablir la liaison ferroviaire Colmar-Fribourg.
"Ce projet n'est pas à la hauteur de nos attentes", a réagi le maire de Fessenheim Claude Brender (SE), qui a refusé de signer le document.
"Financièrement, à part le fond d'amorçage (...) il n'y a rien de bien concret. Il y a des études, des choses programmées. Mais on reste dans l'intention et on n'a pas d'engagement sur la pérennité de l'accompagnement", a-t-il estimé.
Mise en service en 1977, Fessenheim est la doyenne des centrales encore en activité en France. Sa fermeture, une promesse de l'ex-président François Hollande, devait intervenir initialement fin 2016, mais a été reportée à plusieurs reprises.