Calogena demande l'homologation de sa chaudière nucléaire

A l'heure où des startu-up ambitionnent de développer de petits réacteurs (appelés SMR en anglais pour small modular reactors, NDLR) destinés à produire de l'électricité et/ou de la chaleur, le groupe Gorgé spécialisé dans la défense sous-marine franchit une "étape majeure" en déposant "son dossier d'option de sûreté (DOS) auprès de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN)", le gendarme des installations nucléaires.

Pour le groupe, il s'agit de "l'aboutissement de la phase de revue préparatoire avec l'ASN, au cours de laquelle les équipes de Calogena ont présenté les principales caractéristiques" de ce réacteur de 30 MW thermiques, selon son communiqué.

Cette étape marque le début d'un processus de pré-instruction qui peut prendre environ "deux ans" et peut ensuite déboucher sur l'examen de la demande d'autorisation de création (DAC) de l'installation nucléaire, dont la durée est de "3 ans avec une possibilité de prolongation de 2 ans", a indiqué à l'AFP l'ASN confirmant le dépôt du dossier de Calogena.

Calogena propose un projet de réacteur qui s'appuie sur les technologies éprouvées "des réacteurs de recherche de type piscine bien connus des autorités de sûreté" et qui utilisera "un combustible disponible commercialement et bénéficiant d'une filière de retraitement existante", selon le communiqué de Calogena et de Gorgé.

L'innovation se veut surtout "commerciale": "on vise une application qui est très simple, le chauffage", a indiqué à l'AFP le directeur général de Calogena, Julien Dereux.

Le concept: un réacteur, plus petit, moins puissant que les réacteurs actuellement présents sur le territoire.

Mais contrairement aux centrales dédiées à la production d'électricité, le réacteur de Calogena permettra de fournir du chauffage bas carbone via les réseaux de chaleur encore très dépendants des énergies fossiles.

Le groupe s'appuie sur un marché du chauffage urbain "en plein développement, représentant un potentiel de plusieurs dizaines de milliards d'euros en Europe, en particulier en Europe du Nord et de l'Est", selon le communiqué du groupe qui étudie plusieurs options d'implantation en France et en Finlande.