La sidérurgie, la chimie, la production de ciment, de produits pétroliers, de chaleur industrielle ou encore l’agroalimentaire sont autant de filières émettrices de CO2 susceptible d’être capté pour être ensuite transporté, stocké et/ou valorisé, notamment dans des carburants de synthèse bas-carbone à destination des secteurs aérien et maritime.
Pour Brice Lalonde, ancien ministre de l’Environnement et président d’Équilibre des Énergies : « L'enjeu climatique impose de développer toutes les techniques qui réduisent les émissions. Suivant l'impulsion donnée par l'Europe, la France doit avoir sa propre stratégie de captage et d'utilisation du CO2. »
L’année 2023 sera marquée par la loi de programmation quinquennale sur l’énergie et le climat (LPEC) et la loi industrie verte. Elles seront l’occasion pour la France de mettre à jour ses objectifs de décarbonation et de soutenir les filières participant à ce mouvement.
À quelques mois de l’examen de ces deux textes, l’étude « Captage, stockage et valorisation du CO2 : des enjeux que l’on ne doit pas ignorer » vise à éclairer les décideurs publics ou privés sur l’enjeu des techniques liées au CCUS et sur l’intérêt d’y mener une stratégie de développement offensive.
Pas de neutralité carbone sans effacement des émissions
Une des difficultés de la lutte contre le réchauffement climatique réside dans le fait que l’activité humaine peut difficilement se passer de carbone. Quel que soit le scénario, même après que toutes les autres mesures visant à réduire les émissions de CO2 auront été prises, il sera toujours nécessaire d’effacer les émissions résiduelles. Car le carbone reste indispensable à la production de nombreux procédés ou produits, notamment les carburants durables pour l’aviation.
Il faut donc à la fois encourager le piégeage et le stockage en couche géologique du CO2, car les puits de carbone naturels seront insuffisants, et développer, dans une optique d’économie circulaire, la valorisation de ce CO2. En outre, le CO2 pourra peut-être, être un jour récupéré directement dans l’atmosphère.
L’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) retient des chiffres considérables allant de 5,4 à 7,6 GtCO2 d’émissions évitées en 2050/2070 à l’échelle mondiale grâce au CCUS, tandis que l’Union européenne évalue cette contribution entre 330 à 550 MtCO2.
Se saisir de l’enjeu : mettre en place une stratégie française du CCUS
Au moment où l’Union européenne engage une réflexion pour définir et promouvoir une infrastructure de transport et de stockage du CO2 paneuropéenne fédérant les projets de hubs de CO2 qui ont vu le jour au cours des dernières années, la France ne doit pas se retrouver isolée. L’intégration de ces techniques dans le projet de règlement net-Zero Industry Act (n-ZIA), dévoilé le 16 mars par la Commission européenne, devrait également contribuer à accélérer l’émergence de projets à l’échelle du continent.
Équilibre des Énergies appelle le gouvernement à prendre en compte, dans la nouvelle Stratégie française sur l’énergie et le climat (SFEC), la contribution du CCUS, tant en ce qui concerne son potentiel de décarbonation que son impact sur l’activité industrielle.
Le think tank invite également les pouvoirs publics français à porter au niveau international des propositions visant à lever les obstacles au transport et au stockage du CO2 en couches géologiques profondes.
Retrouver la totalité de l’étude d’Équilibre des Énergies ici.