En préambule des 10 ans du colloque DÉFIS BÂTIMENT SANTÉ, l’organisateur Bâtiment Santé Plus a réalisé une enquête auprès des professionnels du secteur sur les enjeux de la santé dans le bâtiment. En partenariat avec le Conseil National de l’Ordre des Architectes et avec le soutien de l’Ademe et du Service Architecture du Ministère de la culture, cette étude a été confiée à l’ENSAI Junior Consultant* au printemps 2021 et a permis de récolter les réponses de 320 acteurs du bâtiment (dont 30% d’architectes, 25% de bureaux d’études et environ 10% de maîtres d’ouvrage).
Le 6 juillet 2021, le colloque DÉFIS BÂTIMENT SANTÉ mettra en perspective ces résultats avec les projets et les solutions du secteur tout entier.
En phase avec l’actualité et avec la réalité du bâtiment aujourd’hui, cette enquête a permis de dégager les grandes tendances du moment. Quelle place accorde-t-on à la santé dans ce qui est bâti et dans ce qui se construit ? Qu’en disent leurs acteurs ?...
L’enquête révèle des failles, tout en notant des progrès sensibles. Parmi les grandes tendances à noter :
La prise de conscience de l’importance de la santé s’accélère chez tous les protagonistes de l’acte de bâtir
- L’intégration de la santé dans les projets et la conception des produits est la préoccupation prioritaire pour 55% de toutes les catégories d’acteurs à l’exception des maîtres d’ouvrage/investisseurs/foncières.
- Cette préoccupation sanitaire a débuté avant 2000 pour 25% d’entre eux et s’accélère puisque 41% des participants intègrent, depuis 2015, l’aspect santé dans tous leurs projets.
- Dans le bâtiment, les quatre critères sanitaires principaux retenus par la globalité des participants sont, de très loin, la qualité de l’air intérieur pour 86,3% d’entre eux. Ensuite, l'orientation, ensoleillement, lumière (65,6%) et le confort thermique (65%) sont classés presque ex-aequo en deuxième position, suivis de l’acoustique (39,4%). Pour 82,5% des architectes l'orientation, ensoleillement, lumière est le premier facteur pris en compte et placent l’accès à un espace extérieur et à la nature en quatrième position avant l’acoustique.
La crise sanitaire a modifié la prise en compte de la santé dans le bâtiment
- Près de 40% des acteurs interrogés s’en disent convaincus, mais "l'effet COVID" concerne surtout 67,7% des maîtres d'ouvrage, investisseurs, foncières. La qualité de l'air intérieur et l'adaptation des bâtiments aux nouveaux usages sont fortement mises en avant. Les solutions plébiscitées de réduction de la transmission aérienne des infections contagieuses restent low-tech. Pour les participants, le foisonnement des "purificateurs" ne semble pas répondre aux problématiques rencontrées.
Certains acteurs-clés ne sont pas assez informés ou formés aux enjeux sanitaires du bâtiment
- Si 66% des architectes et 73% des bureaux d'études environnementales qui ont participé à l'enquête sont formés aux impacts sanitaires du bâtiment, la maîtrise d'ouvrage publique et privée, qui définit les objectifs d'un projet, l'est beaucoup moins avec seulement 48% de sensibilisation à la prise en compte de la santé dans les bâtiments.
- C'est principalement la formation continue qui a permis à 38% des participants d'intégrer la santé dans leurs démarches.
Pour intégrer l’économie circulaire dans le bâtiment, un grand besoin d’information
- Parmi les familles de matériaux, les biosourcés sont actuellement les plus utilisés dans les projets par 62,5% des répondants.
- Les matériaux écoconçus et issus du recyclage concernent un peu plus de 40% de la globalité des acteurs.
- Le réemploi et la réutilisation sont trois fois moins utilisés que les matériaux biosourcés. Il est à noter que 18,4% des répondants ne sont concernés par aucun de ces matériaux.
- 93% des acteurs du bâtiment interrogés ont un besoin d'informations sanitaires sur les différentes familles de produits de réemploi.
Consulter l’enquête en ligne : cliquez ici
Consulter le programme des 10 ans des DÉFIS BÂTIMENT SANTÉ - "Économie circul'air, la santé dans la boucle" : cliquez ici
* École Nationale de la Statistique et de l’Analyse de l’Information