Pour les auteurs de l'étude, "l'immobilier est depuis longtemps un refuge idéal pour blanchir de l'argent sale" en raison de la "grande valeur" des biens, du "peu de contrôles" et de "la possibilité de dissimuler l'identité des propriétaires grâce à des sociétés écrans ou des trusts".
Transparency International et le collectif Anti-Corruption Data Collective (ACDC) évaluent à "environ 2,3 milliards de dollars" les investissements d'argent illicite réalisés entre 2015 et 2021 aux Etats-Unis.
"Au Royaume-Uni, 1,5 milliard de livres sterling (près de 1,9 milliard de dollars) de biens appartiennent à des Russes liés à la corruption ou au Kremlin", selon l'étude, qui cite aussi, parmi les pays ciblés pour du blanchiment immobilier, l'Australie et la France, ainsi que Dubaï, qualifié de "véritable paradis pour les transactions opaques".
Les deux acteurs de la lutte contre la corruption ont classé 18 pays membres du G20, l'Espagne, la Norvège, Hong Kong, le Panama, Singapour et les Émirats arabes unis en fonction de deux critères : "la transparence des données sur la propriété immobilière et l'efficacité des dispositifs de lutte contre le blanchiment d'argent dans les transactions immobilières".
L'indice d'opacité de la propriété immobilière (OREO) conclut que "dans la majorité des pays étudiés, les blanchisseurs d'argent profitent de failles légales pour dissimuler leur identité et investir dans l'immobilier sans véritable contrôle".
L'Afrique du Sud ressort à la première place, devant Singapour et la France. Tandis qu'à l'opposé, l'Australie reçoit la moins bonne note derrière la Corée du Sud et les Etats-Unis.
La France doit sa troisième place à "l'ouverture de ses données immobilières", notamment sur "les propriétés détenues par des entités légales", mais le rapport pointe aussi des lacunes, "notamment l'exclusion des promoteurs immobiliers et des marchands de biens de l'assujettissement aux obligations de lutte contre le blanchiment de capitaux".
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